Tôt ce vendredi matin, le forces de police israéliennes sont entrées sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple, et des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Selon la police israélienne, vers 4 heures du matin, des «émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas» palestinien, ont lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 27 blessés, dont deux grièvement, dans un premier bilan de ces heurts.
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La situation restait tendue sur l'esplanade en ce troisième vendredi du mois sacré musulman du ramadan -qui coïncide avec la fin des célébrations de Pessah, la pâque juive- après des échanges de jets de pierres et de tirs de balles en caoutchouc.Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l'intérieur et autour de l'esplanade des Mosquées située à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.
Cette nouvelle escalade des tensions a entraîné aussi des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien et contrôlée par le Hamas islamiste.
Statu quo?La présence sur le site pendant le ramadan de nombreux juifs -autorisés à visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur- et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de «provocation».
Plusieurs ministres arabes réunis dans la capitale jordanienne ont ainsi condamné «les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa», sur l'esplanade des Mosquées, site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'Etat hébreu.
«Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le Mont du Temple» mais «nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza», a déclaré hier, jeudi 21 avril 2022, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.
Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d'Etat américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr.
Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus hier soir, jeudi 21 avril 2022, avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée.
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«Le président (Abbas) a demandé l'intervention urgence de l'administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l'escalade israélienne dans les Territoires palestiniens», a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne.
RoquettesDes groupes armés palestiniens avaient lancé dans la nuit de mercredi à hier, jeudi, une salve de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui a entraîné des frappes de représailles sur l'enclave palestinienne, faisant craindre une nouvelle escalade militaire entre le Hamas et l'armée israélienne sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.
Six roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël, dont quatre ont été interceptées par le bouclier antimissile israélien, une s'est abîmé sur Gaza et la dernière s'est abattu sur la localité israélienne de Sdérot sans faire de blessés, a indiqué l'armée israélienne.
Ces tirs de roquettes de la bande de Gaza sont les plus importants depuis la guerre meurtrière de 11 jours ayant opposé en mai 2021 le Hamas à Israël après des semaines de tensions à Jérusalem.