L’environnement intégré désormais dans le calcul de l’Indice de développement humain

DR

Selon le PNUD, la prochaine étape critique du développement humain exigera de travailler "avec et non contre la nature", tout en transformant les normes sociales, les valeurs ainsi que les mesures d’incitation gouvernementales et financières.

Le 16/12/2020 à 07h09

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a proposé un nouvel indice expérimental du progrès humain tenant compte des émissions de CO2 et de l'empreinte matérielle des pays, dans son nouveau rapport sur le développement humain.

Dans cette étude, le PNUD dit présenter un choix difficile pour les dirigeants mondiaux, à savoir prendre des mesures audacieuses pour réduire l'immense pression exercée sur l’environnement et le monde naturel, faute de quoi les progrès de l’humanité seront ralentis.

"Les êtres humains exercent sur la planète une pression qui n’a jamais été aussi écrasante. Face au Covid-19, des températures record et des inégalités croissantes, il est temps d'utiliser cette force pour redéfinir ce que nous entendons par progrès, maintenant que nos empreintes carbone et de consommation sont connues", a expliqué l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner, cité dans un communiqué.

Le rapport du PNUD montre qu’aucun pays au monde n'a encore atteint un très haut niveau de développement humain sans avoir exercé une pression énorme sur la planète.

"Mais nous pourrions être la première génération à corriger cette situation. C'est la prochaine étape critique du développement humain", a estimé Achim Steiner.

L’étude soutient qu’au moment où les peuples et la planète entrent dans une toute nouvelle époque géologique nommée l'Anthropocène, ou l'ère des êtres humains, il est temps pour tous les pays de repenser leur chemin vers le progrès en tenant pleinement compte des pressions dangereuses que les êtres humains exercent sur la planète, et en éliminant les déséquilibres flagrants de pouvoir et d’opportunités qui empêchent le changement.

Selon le rapport, la prochaine étape critique du développement humain exigera de travailler "avec et non contre la nature", tout en transformant les normes sociales, les valeurs ainsi que les mesures d’incitation gouvernementales et financières.

Par exemple, de nouvelles estimations prévoient que d'ici 2100, les pays les plus pauvres du monde pourraient connaître jusqu'à 100 jours supplémentaires par an de conditions météorologiques extrêmes en raison du changement climatique, un chiffre qui pourrait être réduit de moitié si l'Accord de Paris sur le climat est pleinement mis en œuvre, estime le PNUD. Le reboisement et une meilleure prise en charge des forêts pourraient à eux seuls représenter environ un quart des mesures que les Etats devront adopter avant 2030 pour empêcher le réchauffement climatique d'atteindre deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

Le 16/12/2020 à 07h09