Le vaccin algérien anti-Covid: un bluff emballé à la va-vite!

Remplir le flacon, mettre en carton... Voilà en quoi consiste la valeur ajoutée algérienne pour le vaccin Sinovac.

Remplir le flacon, mettre en carton... Voilà en quoi consiste la valeur ajoutée algérienne pour le vaccin Sinovac. . DR

Il y a urgence: les chibanis du régime algérien doivent à tout prix se faire vacciner contre la mythomanie et la folie des grandeurs. Leur dernière promesse utopique: faire du pays un géant continental en matière pharmaceutique… Grâce à une simple unité d’emballage.

Le 28/09/2021 à 11h28

C’est digne d’une blague trash! Une farce que seul le régime des galonnés algériens et de leur affidé Abdelmadjid Tebboune osent se permettre! Le ministre de l’industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a été envoyé faire tout un cirque pour vendre l’utopie d’un pays membre «du club des pays producteurs du vaccin anti-Covid».

Sur les ondes de la radio publique algérienne, ce ministre a ainsi affirmé que les premiers lots d’un «Cornovac» sortiront mercredi 26 septembre de l'unité de production du groupe pharmaceutique Saïdal. A entendre le responsable gouvernemental, on pourrait presque croire que les brillants scientifiques de l’ancienne pharmacie centrale algérienne ont créé un nouveau vaccin qui reléguerait les Pfizer, Sinopharm et autres Moderna au simple rang de sérum physiologique à effet placebo.

En réalité, il ne s’agit que d’une modeste unité d’emballage du vaccin Sinovac, produit par un laboratoire chinois. Ce qui explique la vantardise de Benbahmed quand il affirme que «la société chinoise a donné son nom au groupe Saidal pour l'utiliser». Le responsable gouvernemental, lui-même, admet implicitement la faible valeur ajoutée du projet, quand il parle de plateforme de «fill end finish». Dans le jargon de l’industrie pharmaceutique, il s’agit d’un processus de remplissage dans des flacons et d’emballage dans les cartons. Il ne s'agit donc nullement de production de ce vaccin, qui nécessite une usine dédiée, équipée de technologies de pointe (et de qualifications totalement inexistantes en Algérie).

A la radio, et sans que le journaliste n’ait besoin de lui délier la langue, le ministre a dévoilé toutes les incohérences et les failles de ce projet à dormir debout. On peut signaler, par exemple, que cette unité stratégique, voire vitale, ne tournera que 25 jours par mois, si l’on analyse les chiffres donnés par Benbahmed lui-même: «320.000 jours soit 2 million par mois» (sic).

On peut aussi relever la sous-productivité de l’industrie algérienne puisque cette unité ne tournera qu’à un shift de 8 heures par jour. Mais là où le ministre s’emmêle les pinceaux sur les chiffres, c’est quand il annonce qu’avec une capacité annuelle de 200 millions de doses, cette «seule ligne de fabrication dont dispose Saidal au niveau de l'usine de Constantine est en mesure d'assurer les besoins du pays et de répondre à ceux des pays africains».

Peut-être que la délégation de l'Agence de santé spécialisée de l'Union africaine (le CDC Afrique), dont il annonce la visite en octobre prochain, lui corrigera ses données démographiques sur le continent: l’Afrique compte 1,2 milliard d’âmes… Vraiment pitoyable, quand on se rêve de devenir un géant continental.

Cette prouesse industrielle, proclamée à cor et à cri sous le regard amusé et incrédule des chancelleries étrangères, vient surtout compenser le projet avorté de fabrication du vaccin russe Sputnik, promis par le président Tebboune depuis quasiment le début de la pandémie. Sputnik désormais enterré, les chibanis sortent de leur chapeau le Sinovac, en le baptisant «Cornovac». Mais les cornus dans ce Vaudeville, ce sont bien les caciques de la junte, qui multiplient les effets d’annonce et se couvrent de ridicule.

Alors que le peuple algérien crie sa détresse, confronté à des pénuries sans précédent, dont de très préoccupantes carences de médicaments, comme ceux soignant des maladies aussi graves que le cancer, la junte claironne qu’elle a bidouillé en trois mois une usine de fabrication d’un vaccin anti-Covid et qu’elle va sauver même le continent africain.

Cette révolution industrielle algérienne n’est pas sans rappeler celle de l’industrie automobile algérienne d’il y a quelques années. Rappelez-vous quand Abdelmalek Sellal avait dépensé des milliards pour une usine… de montage de pneus automobile. L’ancien Premier ministre avait d’ailleurs fini derrière les barreaux pour cette gabegie, qu’il avait essayé de justifier devant les magistrats par une volonté politique «de causer des problèmes à un pays voisin». C’est donc un peu la même histoire qui se répète aujourd’hui avec cette farce de soi-disant vaccins algériens.

Par Fahd Iraqi
Le 28/09/2021 à 11h28