La Chine lance des exercices militaires dans le détroit de Taïwan

Le Président chinois Xi Jinping lors de la session d'ouverture de l'Assemblée nationale populaire, le 7 mars 2023.. AFP or licensors

L’armée chinoise a lancé ce samedi 8 avril des exercices militaires dans le détroit de Taïwan, deux jours après la rencontre aux États-Unis de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre américaine des Représentants Kevin McCarthy.

Le 08/04/2023 à 08h03

L’armée chinoise a lancé ce samedi 8 avril des manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan, sur fond de tensions avec l’île après une rencontre aux États-Unis de sa présidente Tsai Ing-wen et du président de la Chambre américaine des Représentants Kevin McCarthy, troisième personnage de l’État américain.

Baptisé «United Sharp Sword» (Épée tranchante) et qualifié d’exercice de «préparation au combat», le programme se déroulera sur une durée de trois jours et vise un «encerclement total» de l’île, selon la télévision d’État chinoise. «L’exercice d’aujourd’hui se concentre sur la capacité à prendre le contrôle de la mer, de l’espace aérien et de l’information [...] afin de créer une dissuasion et un encerclement total» de Taïwan, a précisé CCTV.

«Le commandement du théâtre d’opérations Est de l’Armée populaire de libération organisera du 8 au 10 avril un exercice de préparation dans le détroit de Taïwan, dans les parties nord et sud de l’île, et l’espace aérien à l’est de l’île de Taïwan», indique un communiqué de l’armée chinoise.

Ces manoeuvres «servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices», a averti un second communiqué, indiquant que ces manoeuvres, qui comprendront également des «patrouilles de police», sont «nécessaires pour sauvegarder la souveraineté et l’intégralité territoriale de la Chine».

Taipei a estimé que ces manoeuvres menacent la « stabilité et la sécurité » dans la région Asie-Pacifique. Sa présidente, Tsai Ing-wen, a dénoncé samedi un « expansionnisme autoritaire » de la part de la Chine et assuré que le territoire « continuerait à travailler avec les États-Unis et d’autres pays (...) pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie ». Le ministère taïwanais de la Défense a de son côté indiqué « suivre la situation » et avoir chargé l’armée de « répondre » aux activités militaires chinoises.

L’indépendance, ligne rouge absolue

La Chine estime que l’île, peuplée de 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise. Achevé en 1949, le conflit a opposé les communistes, qui ont finalement pris le pouvoir en Chine continentale, à l’armée nationaliste, contrainte de se replier sur l’île.

Les autorités chinoises cherchent à isoler diplomatiquement Taipei depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, car elle est membre d’un parti qui milite traditionnellement pour l’indépendance -une ligne rouge absolue pour Pékin.

Après sa rencontre mercredi aux États-Unis avec le président de la Chambre américaine des Représentants Kevin McCarthy, la Chine a envoyé jeudi et vendredi des navires de guerre, un hélicoptère et un avion de combat dans le détroit de Taïwan.

La Chine voit avec mécontentement le rapprochement à l’oeuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis qui, malgré l’absence de relations officielles, fournissent à l’île un soutien militaire face à Pékin depuis plusieurs décennies.

Par Le360 (avec AFP)
Le 08/04/2023 à 08h03