Iran et États-Unis soufflent le chaud après de nouveaux entretiens à Rome

Steve Witkoff, envoyé spécial du Président américain pour le Moyen-Orient, et Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères.

Iraniens et Américains ont évoqué des progrès après une nouvelle série de discussions à Rome sur le programme nucléaire de Téhéran, via une médiation du sultanat d’Oman. Les deux parties ont convenu de se revoir dans une semaine.

Le 21/04/2025 à 07h02

«Nous avons réalisé beaucoup de progrès dans nos discussions directes et indirectes», a assuré un haut responsable américain non identifié, dans une déclaration écrite. Il a confirmé que les deux parties se retrouveraient «la semaine prochaine».

«Les négociations avancent», a déclaré de son côté le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après cette deuxième série de pourparlers via une médiation du sultanat d’Oman. «C’était une bonne réunion», a-t-il ajouté.

Les discussions de Rome ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman entre les deux pays. «Nous nous retrouverons samedi prochain à Oman», a annoncé Abbas Araghchi à la télévision d’État iranienne, en précisant que «des discussions techniques au niveau des experts débuteront mercredi».

Selon la diplomatie omanaise, Téhéran et Washington cherchent un accord «équitable, durable et contraignant», qui assurera «un Iran sans arme nucléaire et sans sanctions». «Les discussions prennent de l’élan, et même l’improbable devient désormais possible», a souligné sur X le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr Albusaidi.

Pilotées par Abbas Araghchi et par l’émissaire américain Steve Witkoff, les discussions de samedi ont duré quatre heures. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que les deux délégations s’étaient installées «dans deux salles différentes» de la résidence de l’ambassadeur d’Oman à Rome et que le chef de la diplomatie du sultanat du Golfe avait assuré la médiation.

«Pression maximale»

Il s’agit de la deuxième réunion à ce niveau depuis le retrait unilatéral des États-Unis, en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, de l’accord international qui prévoyait un encadrement des activités nucléaires de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de «pression maximale» sur l’Iran. Il a appelé en mars Téhéran à négocier un nouvel accord mais a menacé de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie. Il a toutefois affirmé jeudi qu’il n’était «pas pressé» d’utiliser l’option militaire. «Je pense que l’Iran veut discuter», a-t-il souligné.

«Lignes rouges»

L’Iran insiste pour que les pourparlers se limitent au nucléaire et à la levée des sanctions et considère comme une «ligne rouge» toute discussion qui porterait sur un démantèlement total de son programme nucléaire, un temps évoqué par Steve Witkoff.

Aucun sujet autre que le nucléaire n’a été abordé samedi par les États-Unis, a affirmé Abbas Araghchi. Certains médias spéculaient sur le fait que le programme balistique de l’Iran ou son soutien à des groupes armés hostiles à Israël, dont le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, figureraient au menu des discussions.

Par Le360 (avec AFP)
Le 21/04/2025 à 07h02