Guerre en Ukraine: Zelensky accuse Poutine de vouloir «manipuler» Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky durant son discours lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 21 janvier 2025. AFP or licensors

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi Vladimir Poutine de chercher à «manipuler» Donald Trump, après que l’homme fort du Kremlin s’est félicité du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et s’est dit prêt à le rencontrer pour négocier sur l’Ukraine.

Le 25/01/2025 à 07h26

«Il veut manipuler le désir du président des États-Unis d’Amérique de parvenir à la paix», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son message quotidien sur les réseaux sociaux, à propos de son homologue russe Vladimir Poutine.

Ce dernier, qui s’est félicité du retour au pouvoir de Donald Trump et s’est dit prêt à le rencontrer pour négocier sur l’Ukraine, serait selon le président ukrainien prêt à continuer la guerre et à «manipuler les leaders internationaux». «Je suis convaincu qu’aucune manipulation russe ne peut désormais réussir», a-t-il cependant ajouté.

Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, évoquée de longue date mais pas encore concrétisée, est perçue comme une étape importante. Depuis une semaine, tant le Kremlin que la Maison Blanche assurent vouloir ce dialogue.

Le président américain «a déclaré qu’il était prêt à travailler ensemble», s’est satisfait le vendredi 24 janvier Vladimir Poutine lors d’une interview donnée à la télévision d’Etat. «Nous avons toujours dit, et je tiens à le souligner encore, que nous sommes prêts à ces négociations sur les questions ukrainiennes», a-t-il ajouté. Plus tôt, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov avait affirmé attendre «des signaux» de Washington sur le sujet, sans donner d’indication sur la nature de ces signaux.

Le président Trump a de son côté affirmé, le jeudi 23 janvier, être prêt à rencontrer Vladimir Poutine «dès que possible», voire «immédiatement». Dénonçant «une guerre ridicule», il a assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était «prêt à négocier un accord».

Pas sans l’Ukraine

À Kiev dans la journée, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak avait dénoncé le fait que le président russe veuille «négocier le sort de l’Europe sans l’Europe» et «parler de l’Ukraine sans l’Ukraine». L’Ukraine craint d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, et d’être contrainte de céder ses territoires occupés par la Russie.

Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a ces derniers temps évoqué cette possibilité, mais à la condition de solides garanties de sécurité pour son pays de la part des Occidentaux. Le Kremlin, lui, demande en substance la reddition de l’Ukraine, qu’elle renonce à rejoindre l’Otan et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l’annexion.

L’arme du pétrole

Jeudi, lors d’un discours au Forum économique mondial de Davos, Donald Trump avait appelé à atteindre la Russie au portefeuille en baissant les prix du pétrole. Si ceux-ci étaient plus bas «la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée», avait-il estimé. Vantant samedi son caractère «pragmatique» et «intelligent», Vladimir Poutine a estimé que Donald Trump ne prendrait pas une telle décision, car elle porterait aussi préjudice «à l’économie américaine».

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche se produit à l’heure où la Russie tient sans conteste l’avantage sur le front. Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi la prise de Tymofiïvka, petit village de la région de Donetsk (est).

Par Le360 (avec AFP)
Le 25/01/2025 à 07h26

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