La nouvelle a de quoi refroidir l’ardeur du tout nouveau vice-patron de l’état-major de l’armée algérienne, le très flamboyant Saïd Chengriha, ex-commandant des forces terrestres. «Un chasseur bombardier Sukhoi 30 appartenant au 121e escadron de chasse de l’armée de l’air s’est écrasé en début de soirée de lundi (27 Janvier 2020) lors d’un exercice de routine, près de la Mechta Draa Tafza dans la commune de Ain Zitoun, wilaya d’Oum El Bouaghi», rapportaient nos confrères algériens, relevant que ce crash n’a laissé aucune chance de survie aux deux pilotes de cet appareil de fabrication russe.
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Vous avez bien lu: le crash de cet avion de combat est survenu à Oum El Bouaghi, et donc à quelques encablures de la frontière algérienne avec la Libye, où le super soldat Chengriha multipliait dernièrement les démonstrations de force sur fond d’escalade de violences inter-libyennes et d’intervention militaire turque aux côtés du gouvernement de Fayz El-Serraj, en conflit avec l’homme fort de l’est libyen, le Maréchal Haftar.
Mais passons, car le désastre est à la mesure des prétentions grandiloquentes et néanmoins creuses de la «2è puissante armée d’Afrique», dont le budget est classé 20è à l’échelle mondiale. Ironie du sort, cette armée annonçait à la mi-septembre 2019 une énième transaction évaluée à plusieurs millions de dollars avec la Russie pour l’acquisition de 16 nouveaux avions de combat Sukhoi Su-30, du même type que l’appareil qui vient de s’écraser à Oum El Bouaghi!
"Cela fait autant mais pas assez en regard de l’avancée technologique de l’armée de l’air marocaine", argue un expert militaire.
Seulement voilà, ce n’est pas en stockant à tour de bras les avions de chasse que l’armée voisine pourrait faire la différence. La question n'est pas tant le stock que l’absence de formation, d’entretien et de maintenance des appareils achetés.
Défaut d'entretien et de maintenance, cause des pannes techniques à répétition"La multiplication d’incidents touchant le matériel d’aviation militaire pose avec insistance la question de la fiabilité, de la maintenance et de l’âge des appareils militaires algériens", indique ce confrère algérien, notant que "la plupart des appareils volants de l’armée algérienne sont de fabrication russe, ce qui crée une dépendance en matière de rééquipement et de réparation».
Quid des rétrocommissions touchées par les haut galonnés sur chaque contrat d'armement?
"Les généraux algériens ont touché d'importantes commissions sur les contrats d'armement réalisés", pointent les observateurs et pas vraiment à tort quand on sait que la plupart d'entre ces haut galonnés, pour ne pas généraliser, investissent dans les affaires.
Il n'y a qu'à consulter l'article "la Mafia des généraux algériens", disponible sur le site "les tyrans de ce monde", pour se rendre compte que la majorité de ces généraux détiennent, au-delà des affaires, des comptes bancaires bien garnis dans les "paradis fiscaux" européens, pour ne citer que ces derniers!
Quand l'attrait de juteuses commissions intervient dans l'achat d'armes, le sujet crucial du devenir de ces armes et de leur maintenance devient secondaire. Autant que la vie du soldat algérien, qui ne vaudrait pas un clou aux yeux d'une oligarchie prédatrice. Et ce n'est surtout pas le crash de l'Iliouchine, avec son cortège de 257 morts, dont 27 mercenaires polisariens, en avril 2018 près de la base de Boufarik, 35 Km d'Alger, qui va brider la cupidité de cette oligarchie rapace.