Covid-19: le laboratoire Merck annonce que son traitement réduirait les hospitalisations et les décès de moitié

Des capsules de la pilule antivirale expérimentale Molnupiravir, traitant les cas graves de Covid-19, développée par le laboratoire américain Merck & Co.

Des capsules de la pilule antivirale expérimentale Molnupiravir, traitant les cas graves de Covid-19, développée par le laboratoire américain Merck & Co. . Merck & Co. / AFP

Merck & Co. déclare ce vendredi 1er octobre 2021 que sa pilule expérimentale anti-Covid-19, le Molnupiravir, réduisait de moitié les hospitalisations et les décès chez les personnes récemment infectées par le coronavirus, et qu'elle demanderait bientôt aux autorités sanitaires aux États-Unis et dans le monde d'autoriser son utilisation.

Le 01/10/2021 à 11h27

Le laboratoire américain Merck et son partenaire, Ridgeback Biotherapeutics, ont affirmé que les premiers résultats des essais cliniques ont montré que les patients qui ont reçu le Molnupiravir dans les cinq jours suivant les symptômes de Covid-19 ont enregistré environ moitié moins d'hospitalisation et de décès que les patients qui ont reçu une pilule factice.

Selon l'agence AP qui rapporte l'information, l'étude a suivi 775 adultes atteints de Covid-19 léger à modéré qui étaient considérés comme présentant un risque plus élevé de développé une maladie grave, en raison de problèmes de santé tels que l'obésité, le diabète ou les maladies cardiaques.

Parmi les patients traités au Molnupiravir, 7,3 % ont été hospitalisés ou sont décédés au bout de 30 jours, contre 14,1 % de ceux traités avec une pilule factice. Selon Merck, «il n'y a eu aucun décès dans le groupe médicament après cette période, contre huit décès dans le groupe placebo».

Ces résultats ont été publiés par la société mais n'ont pas encore l'objet d'un examen par les pairs. Les dirigeants de l'entreprise ont déclaré qu'ils étaient en discussion avec la Food and Drug Administration et qu'ils prévoyaient de soumettre les données pour examen dans les prochains jours.

«Les résultats des essais cliniques ont dépassé toutes nos espérances. Lorsque vous constatez une réduction de 50% des hospitalisations ou des décès, cela a un impact clinique substantiel», a déclaré Dean Li, vice-président de la recherche Merck, cité par Associated Press.

Des effets secondaires ont été signalés par les deux groupes dans l'essai Merck, mais ils étaient légèrement plus fréquents dans le groupe ayant reçu une pilule factice. L'entreprise n'a pas précisé la nature des effets secondaires observés. Par ailleurs, les résultats d'études antérieures ont montré que le médicament n'a pas profité aux patients qui étaient déjà hospitalisés pour une maladie grave.

S’il est autorisé, le médicament de Merck serait la première pilule à traiter le Covid-19, ce qui constituerait une avancée majeure dans les efforts de lutte contre la pandémie. Actuellement, les thérapies anti-covid autorisées aux Etats-Unis nécessitent une intraveineuse ou une injection.

Des experts de la santé réclament depuis longtemps une pilule pratique, que les patients pourraient prendre lorsque les symptômes du Covid-19 apparaissent pour la première fois, un peu comme le médicament antigrippal Tamiflu, vieux de plusieurs décennies, aide à lutter contre la grippe. Ces médicaments sont considérés comme essentiels pour contrôler les futures vagues d'infection et réduire l'impact de la pandémie.

Par Nisrine Zaoui
Le 01/10/2021 à 11h27