Mercredi soir, Les 133 cardinaux électeurs, chargés d’élire le prochain pape, ne sont pas parvenus à s’entendre sur un nom lors de l’unique tour de scrutin organisé après le début du conclave, suscitant la déception des milliers de fidèles massés sur la place Saint-Pierre à la vue de la fumée noire.
Rien d’exceptionnel à cela: le premier tour permet surtout de jauger les forces en présence avant des négociations entre cardinaux de différents courants au sein d’un Sacré collège très hétéroclite.
Ce jeudi, les «princes de l’Eglise» recommenceront donc à voter, avec deux scrutins programmés lors de la session du matin et deux autres l’après-midi.
Si un nom recueille une majorité des deux tiers, soit 89 voix, le monde en sera immédiatement informé grâce à une fumée blanche qui s’échappera de la mince cheminée installée sur le toit de la chapelle. Dans le cas contraire, une fumée noire sera émise tous les deux tours de scrutin -c’est-à-dire vers 12H00 (10H00 GMT) et vers 19H00 (17H00 GMT).
La durée du conclave est évidemment inconnue et difficilement prévisible. À titre de comparaison, les conclaves ayant abouti à l’élection de Benoît XVI (2005) et de François (2013) avaient duré deux jours.
Avec un nombre d’électeurs record venus de quelque 70 pays, dont 15 sont représentés pour la première fois, comme Haïti ou le Cap-Vert, ce conclave s’annonce particulièrement ouvert.
Cérémonial codifié
Le cérémonial extrêmement codifié a débuté avec une prière des cardinaux qui ont ensuite juré en latin, la main posée sur un évangile, de garder un secret absolu, sous peine d’excommunication (c’est à dire une exclusion de la communauté chrétienne).
Ils se sont ensuite enfermés face à la fresque majestueuse du Jugement dernier de Michel-Ange, dans une chapelle Sixtine à l’isolement drastique: aucun téléphone portable n’est autorisé, et les réseaux de télécommunication sont coupés entre les murs de la Cité du Vatican.
Couvert par quelque 5.000 journalistes qui transforment les abords de la place Saint-Pierre en vaste salle de presse à ciel ouvert, ce conclave suscite un intérêt massif dans le monde, bien au-delà des sphères religieuses.
Les paris en ligne vont bon train sur l’identité du futur souverain pontife: des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par l’archevêque de Marseille, le FrançaisJean-Marc Aveline, ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les «papabili», considérés comme favoris.