Cisjordanie : cinq Israéliens arrêtés après une attaque contre une maison palestinienne ayant blessé un nourrisson

Une colonie d'Israéliens implantée en Cisjordanie. DR

Les forces de sécurité israéliennes ont annoncé jeudi l’arrestation de cinq Israéliens pour leur implication présumée dans une attaque en Cisjordanie occupée visant une maison palestinienne, attaque au cours de laquelle un bébé a été blessé.

Le 26/12/2025 à 07h19

Un nourrisson de huit mois a été touché «au visage et à la tête», a indiqué l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, imputant l’attaque, survenue tard mercredi, à «un groupe de colons armés» accusés d’avoir «jeté des pierres sur des maisons et des propriétés» dans la localité de Saïr, au nord d’Hébron.

Dans un communiqué, la police israélienne a annoncé l’arrestation, lors d’une opération conjointe avec l’armée, de «cinq suspects» pour «leur implication présumée dans de graves incidents de violence dans le village de Saïr». Les forces de sécurité avaient reçu un signalement faisant état de «jets de pierres par des civils israéliens en direction d’une maison palestinienne».

L’enquête préliminaire a permis d’établir «l’implication de plusieurs suspects, venus d’un avant-poste voisin», précise encore la police, en référence à ces implantations sauvages, illégales au regard de la loi israélienne.

Palestinien renversé

Par ailleurs, l’armée israélienne a fait état de deux incidents distincts impliquant un soldat réserviste, évoquant «des images d’un individu armé renversant un Palestinien». Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un homme à bord d’un quad, une arme automatique en bandoulière, percutant un Palestinien en prière au bord de la route, lequel se relève ensuite.

Selon l’armée, l’agresseur est un «soldat réserviste», également impliqué dans un autre incident dans la région de Deir Jarir, près de Ramallah, et qui «a fait usage de son arme alors qu’il était en tenue civile». Le communiqué parle d’une «violation flagrante» des règles, indiquant que l’arme du réserviste a été retirée et que son statut a été révoqué.

Majdi Abou Mokho, 59 ans, se trouvait avec son fils Mohamed, 23 ans, lorsque ce dernier a été renversé. «L’agresseur est un colon connu, il a établi un avant-poste près du village; avec d’autres colons, il vient faire paître son bétail, il ferme la route et provoque les habitants», témoigne-t-il. Son fils souffre de douleurs aux jambes et «le médecin lui a demandé de surveiller son état», ajoute-t-il.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) avait recensé en octobre un pic des «attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux», le plus élevé observé en près de deux décennies de collecte de données en Cisjordanie.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967. Les violences y ont fortement augmenté depuis la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël. Depuis cette date, plus d’un millier de Palestiniens — civils et combattants — ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données de l’Autorité palestinienne. Dans le même temps, au moins 44 Israéliens — civils et soldats — y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens, d’après des chiffres officiels israéliens.

Hormis Jérusalem-Est, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu d’environ trois millions de Palestiniens.

Par Le360 (avec AFP)
Le 26/12/2025 à 07h19