«Bravo le Maroc!»: en France, des professeurs découvrent le sujet du Bac Mathématiques marocain et tombent des nues

Un élève lors du passage des examens du baccalauréat. (Photo d'illustration)

Alors que les épreuves du Baccalauréat se sont achevées le 13 juin au Maroc, des professeurs de mathématiques en France ont découvert le sujet de mathématiques sur lequel ont dû plancher les élèves marocains. Leur stupeur en dit long…

Le 21/06/2024 à 12h10

Cette année, les élèves français étaient convoqués pour l’épreuve de mathématiques les 19 et 20 juin. Une épreuve qui a fait couler beaucoup d’encre dans les médias et sur les réseaux sociaux. Et pour cause, nombreux sont les bacheliers français à avoir dénoncé une épreuve beaucoup trop complexe.

Sur Instagram, Lucas, professeur de mathématiques en France, a répondu à la polémique en postant une vidéo ayant pour sujet le bac marocain, afin de comparer le niveau des élèves des deux pays dans cette matière. Le niveau en mathématiques des élèves marocains fait de longue date l’objet de l’admiration du corps professoral en France. Car à l’heure où le niveau des élèves français ne cesse de baisser dans cette matière, les élèves marocains sont de plus en plus nombreux à réussir les examens d’admission aux prépas scientifiques et aux écoles d’ingénieurs réputées pour être les plus sélectives. Ainsi, à Polytechnique, la nationalité marocaine est la deuxième la plus représentée.

Un niveau de Terminale au Maroc équivalent à un Bac+3 en France

En dévoilant l’épreuve, le professeur tombe des nues face à la complexité du sujet. «C’est infaisable! C’est au moins Bac+1, Bac+2», s’étonne-t-il de prime abord. Décryptant les différents exercices de l’épreuve, des fonctions, en passant par les changements de variables, le professeur n’en revient pas… «Regardez! Vous êtes en train de pleurer», commente-t-il en s’adressant aux élèves français. «Mais ça, ce n’est rien, regardez ce qui vient après», annonce-t-il en passant à la page suivante de l’épreuve. Au sujet des théorèmes des accroissements finis, il explique: «Ce sont des trucs qu’on fait en prépa maintenant». S’enchaînent ensuite des séries numériques avec des bijections, équations du second degré à coefficients complexes… «C’est infaisable», répète-t-il.

Puis Lucas en vient aux lois de composition internes, un sujet qu’il explique avoir étudié en Bac+4. «Si je donne ça à mes Terminales, ils ne savent même pas lire l’énoncé, tellement c’est dur. C’est du niveau Bac+2, Bac+3».

«Imaginez leur niveau au Maroc! Mais ils nous démontent», s’exclame-t-il, perdant toute retenue. «Vous avez vu ce qu’ils font au Maroc? Bravo le Maroc. Votre sujet donne envie», conclut-il.

Un sujet plus complexe que celui proposé en France aux candidats du Capes

Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux et commentée par d’autres professeurs dans les colonnes du Figaro Etudiant. Rémi Chautard, lui aussi professeur de mathématiques dans un lycée en région parisienne, a consulté à son tour le sujet du bac marocain. «On ne pourrait pas donner ça à nos élèves français, ça ne serait même pas envisageable», tranche-t-il.

Et de constater à son tour que les notions figurant dans l’épreuve ne sont même pas au programme du niveau Terminale en France. «Je pense au théorème des accroissements finis, à l’exercice d’algèbre ou encore aux calculs de somme», développe-t-il.

«C’est un sujet qu’on aurait pu proposer il y a 30 ans pour des candidats du bac C à l’époque mais aujourd’hui cela correspond davantage à ce qui est enseigné à la fin d’une prépa type maths spé», renchérit-il.

Mieux encore, selon ce professeur, le sujet marocain est d’ailleurs «plus complexe que celui proposé en France aux candidats du Capes», lequel a par ailleurs été critiqué pour son absence de difficulté. «Mais il ne faut pas s’étonner, nous en sommes arrivés là parce que les Marocains ont su protéger et mettre en valeur cette matière-là, alors que la France n’a fait que la dégrader», déplore-t-il.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 21/06/2024 à 12h10