Une websérie YouTube pour comprendre l’histoire du Maroc: son architecte, un chercheur au CNRS, en parle

Historien et chercheur au CNRS, Nabil Mouline (à gauche), pose aux côtés de Mustapha Fekkak (dit Swinga) et Ali Rguigue. 

Historien et chercheur au CNRS, Nabil Mouline (à gauche), pose aux côtés de Mustapha Fekkak (dit Swinga) et Ali Rguigue.  . DR

Historien et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (Paris) Nabil Mouline a édité et validé le contenu scientifique et académique d'une websérie documentaire sur l'histoire du Maroc, diffusée depuis trois jours sur YouTube. Une idée au préalable initiée par un duo: Ali Rguigue et Mustapha Fekkak, dit «Swinga».

Le 09/11/2022 à 08h22

Le premier épisode d'une nouvelle websérie, «L’histoire du Maroc» (la première saison est consacrée aux relations aux relations entre le Royaume du Maroc et ce qui est aujourd'hui l'Algérie), a, en trois jours de diffusion, dépassé les 926.000 vues sur YouTube.

Un projet initié par un «créateur de contenus», Mustapha Fekkak, plus connu de son surnom, «Swinga», qui a été préparé toute une année, avant d'être enfin diffusé. Après avoir de longues années travaillé sur des sujets d’actualité, dans sa série «Aji Tfham», Swinga et son associé de l’agence Arcoustic, Ali Rguigue, ont décidé de produire cette émission sur l’histoire du Maroc.

Une série qui est aussi le résultat d'une collaboration avec les étudiants de l’école Flow Motion School, qui ont composé la bande originale de cette websérie, dont les mélodies changent en fonction de la période de l'histoire qui est abordée.

Nabil Mouline, historien et chercheur au Centre National de Recherche Scientifique à Paris (CNRS), a supervisé avec la rigueur requise le travail scientifique et technique de cette production: collecte des informations (de sources diverses -en arabe, langues latines et anglo-saxonne), tri, analyse et recoupements des différentes sources disponibles... Une rigueur nécessaire, pour aboutir à une production vulgarisée, au plus près de la réalité des faits historiques relatés.

Contacté par Le360, Nabil Mouline a expliqué que «l’idée fédératrice de cette websérie est de restituer l’histoire du Maroc en utilisant les sources les plus fiables. Pour cela, je me suis basé sur mon expérience de plusieurs décennies de travail en tant qu’historien-chercheur, en prônant la démarche de la sociologie historique, ou de l’histoire connectée, celle qui ne provient pas d’un même lieu, d’une même époque…».

La première saison de cette émission qui vise, selon ses initiateurs, à donner une information crédible et une analyse sérieuse et académique pour s’approprier son histoire et s’y identifier, est dédiée au thème des relations maroco-algériennes.

«Cette histoire maroco-algérienne est traitée à travers la problématique des frontières. L’histoire, c’est un métier citoyen, et c’est fondamental de donner à nos concitoyens des outils pour qu’ils puissent comprendre l’actualité», affirme Nabil Mouline, qui précise qu’à travers cette émission, le grand public, puisque c’est à lui que s’adresse cette websérie, pourra comprendre que la crise maroco-algérienne ne date pas d’hier.

Nabil Mouline a aussi voulu préciser que les initiateurs de ce projet n’ont pas pour rôle d’apaiser les tensions, leur objectif étant de dépassionner le débat en le replaçant sur un terrain scientifique, et en luttant contre les fake news dans les réseaux sociaux.

Interrogé sur la réaction des internautes algériens sur ce premier épisode, d’entre quatre prévus sur les relations maroco-algériennes, Ali Rguigue, directeur associé d'Arcoustic, a expliqué que la plupart des commentaires étaient élogieux, et qu’il y a eu très peu d’attaques virulentes sur les réseaux sociaux. Plus étonnant encore: il y a même eu des internautes algériens, qui ont contribué à pérenniser ce projet, par des dons envoyés via une nouvelle option, «Merci», sur YouTube.

Par Qods Chabaa
Le 09/11/2022 à 08h22