Comment le site d’information “Orient XXI“ est devenu le fer de lance d’une nébuleuse hostile au Royaume

Alain Gresh, fondateur du site Orient XXI. 

Alain Gresh, fondateur du site Orient XXI.  . DR

Depuis sa création en 2013, le site d’information orientxxi.info, fondé par Alain Gresh, a publié 150 articles résolument hostiles au Maroc. Se prévalant d’être indépendant, ce site est pourtant alimenté par un réseau tissé autour d’un même projet. Décryptage.

Le 18/09/2020 à 09h19

Comme son nom l'indique, le site d’information orientxxi.info, créé en 2013, se donne pour principale mission de traiter les questions politiques et sociales des pays de la région MENA, avec un focus particulier sur les pays d’Afrique du Nord, dont le Maroc fait naturellement partie. Fondé par d’anciens journalistes du prestigieux Monde diplomatique, ce site ambitionnait, à ses débuts, de «mieux faire connaître une région souvent déconsidérée» mais a, semble-t-il, radicalement dévié de cette trajectoire en se consacrant exclusivement à la critique destructive et à la calomnie, sans pour autant proposer d’alternatives viables.

Depuis le 1er octobre 2013, le site a publié un total de 150 articles sur le Maroc, qui sont tous, sans exception, résolument à charge. Ce qui porte à croire que la critique partiale du Maroc fait partie des fondamentaux de ce site d’information. Sans vouloir verser dans le complotisme, il est difficile de ne pas conclure à une entreprise de règlement de compte à l’encontre du Maroc, quand on constate que la totalité des articles participent d’une seule optique: porter atteinte aux intérêts économiques et politiques du Royaume.

Qui est donc à la tête de cette petite entreprise de presse, qui se réclame, dans sa charte, d’une indépendance absolue, qu’elle soit financière ou idéologique, et qu’est-ce qui motive, également, Orient XXI, à mener une si violente croisade contre certains pays arabes, à leur tête le Maroc?

A l’origine de ce site, l’ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, Alain Gresh, orientaliste et anti-colonialiste convaincu, fils de Henri Curiel, révolutionnaire soixante-huitard franco-égyptien, obnubilé par le communisme de l’ex-Union soviétique et assassiné en 1978 à Paris. Alain Gresh ne cache pas son animosité à l’égard des régimes nord-africains, croyant dur comme fer que le salut passera indéniablement par l’action directe, n’excluant pas le recours à la violence, une idée partagée par l’un de ses contributeurs les plus fidèles, Aboubakr Jamaï.

D’ailleurs, au sein de son réseau de journalistes, Alain Gresh s’est entouré uniquement de figures hostiles aux institutions de l’Etat ou celles qui s’époumonent à prédire, depuis des décennies, l’apocalypse au Maroc. Omar Brouksy, Ignace Dalle, Ignacio Cembrero, Khadija Mohsine-Finan, Pierre Vermeren, Moulay Hicham, Mâati Monjib publient régulièrement leurs papiers sur Orient XXI. Le conseil d’administration de ce média compte parmi ses membres un certain Christian Jouret, qui siège, en même temps, au conseil d’administration du think tank français “Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient“ (Iremmo) qui héberge justement la rédaction d’Orient XXI.

L’Iremmo est visiblement un centre de recherche très “orienté“.

Si ces deux entités partagent les mêmes locaux, ce n’est certainement pas un hasard. En effet, ce think tank, fondé en 2011 par Jean-Paul Chagnollaud, dans le sillage des mouvements du “printemps arabe“ présente plusieurs parentés avec Orient XXI. D’ailleurs le fondateur de l’Iremmo et celui d’Orient XXI sont liés par une communauté de vues sur le monde arabe. Jean-Paul Chagnollaud et Alain Gresh se connaissent bien, et collaborent dans les mêmes périodiques, notamment la revue Confluences-Mediterranée, éditée trimestriellement par les éditions de l’Harmattan.

Les convergences entre l’Iremmo et Orient XXI ne s’arrêtent pas là. A ses débuts, l’Iremmo était administré par un certain Xavier Pryen, qui est le directeur des éditions de l’Harmattan. Neveu du co-fondateur de l’Harmattan, Xavier Pryen prend la direction de cette maison d’édition en 2010. En 2013, il lance la collection “Harmattan RASD“, qui encourage la publication de textes sur la pseudo-RASD, pour mettre en exergue «la tragédie de la disparition et de l’occupation du Sahara occidental». Cette collection compte aujourd’hui 18 livres, tous aussi mal écrits les uns que les autres, et qui servent les thèses les plus farfelues qui vont dans le sens de la propagande algéro-polisarienne. Est-ce un hasard si l’un des premiers administrateurs de l’Iremmo a clairement revendiqué sa proximité avec le Polisario en dédiant une collection à sa propagande ?

Un réseau tentaculaireCette maison d’édition, faut-il le rappeler, est un maillon important du réseau autour duquel gravite Orient XXI, puisqu’elle partageait son siège, à l’origine, à Paris, avec l’Iremmo, rue Frédéric Sauton, avant de déménager dans le très prestigieux quartier de Saint-Germain-des-Prés, rue des Ecoles, sans rien changer à ses habitudes éditoriales. En effet, l’Harmattan publie les écrits ses auteurs, sans faire appel à un comité de lecture, et sans vérification aucune. La teneur scientifique du texte importe très peu, dans cette maison d’édition. Ceci explique probablement pourquoi Maâti Monjib (encore lui) a jeté son dévolu sur l’Harmattan pour publier, en 1992, sa thèse intitulée «La monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir», en mendiant, comme faire-valoir à son écrit, une préface de quelques lignes à Gilles Perrault, auteur de «Notre ami le roi», publié à la même époque.

Pour que cette nébuleuse puisse subsister, et persister dans son projet visant l’effondrement des régimes de la région MENA, elle a besoin de solides bailleurs de fond, capables de financer les actions entreprises, malgré leur portée limitée, comme en atteste la très faible audience du site Orient XXI, classé 330.524 au niveau mondial par Alexa, la plateforme d’Amazon qui établit le classement des sites web les plus visités dans le monde. Parmi les principaux contributeurs de cette nébuleuse, figure “Euromed France“, composé, notamment, de l’Agence française de développement, l’Union européenne, le Fonds des Nations unies pour la démocratie, le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Maroc, sans oublier l’étroite collaboration qu’entretient ce réseau avec l’Association des Marocains de France et le Forum alternatives Maroc. “Euromed France“ est ainsi, d’une certaine façon, le garant de la pérennité de ce “cluster“ de la dissidence avec la présence au sein de son Conseil d’administration de Giovanna Tanzarella, à la fois vice-présidente du réseau Euromed France et représentante de l’Iremmo.

Iremmo, navire amiral d’un maillage complexe, avait besoin de diffuser ses prises de position, participant largement d’une idéologie centrée sur “l’orientalo-tiers-mondisme“, d’un support qui se flatte d’une fausse indépendance. Et c’est ce qui a conduit à la création en 2013 d’Orient XXI par l’un des adeptes du réseau, en l’occurrence Alain Gresh. Mais l’indépendance de ce média est largement mise à mal par les contributions de journalistes et de politologues cooptés par ce dernier.

L’un des contributeurs les plus prolixes, Omar Brouksy, compte à son actif pas moins de 19 articles, où il donne libre cours à une casse systématique du Maroc, sans prendre la peine d’apprécier, ne serait-ce qu’une fois, les avancées et le développement qu’a connu le pays durant ces vingt dernières années. A l’instar de Brouksy, ce sont exclusivement des noms connus pour leur opposition au régime marocain qui publient dans les colonnes d’Orient XXI.

Comment peut-on se prévaloir d’une quelconque indépendance lorsqu’on se transforme en ruche qui n’abrite que les voix dissidentes au Royaume? De quelle indépendance peut se revendiquer un média quand il se constitue d’un cartel, actif entre Paris, Boston et New York?

Il y a peu d’indépendance dans Orient XXI et beaucoup d’aigris, transformés en ayatollahs du droitdelhommisme, en vue de servir un agenda hostile au Royaume.

Par Mohammed Boudarham
Le 18/09/2020 à 09h19