Vidéo. El Krimi: «La Samir peut être vendue même à 1 DH!»

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Mohammed El Krimi, syndic judiciaire de la Samir se présente comme un simple exécutant du jugement de liquidation judiciaire prononcé par la juridiction commerciale. Le point de presse de ce 9 février intervient après la publication de l'avis d'appel à manifestation.

Le 09/02/2017 à 18h48

C'est une conférence de presse dont on ressort sans réponses. Sans doute parce que le dossier est réellement opaque. Elle a été organisée par Mohammed El Krimi, le syndic judiciaire de la Samir, au lendemain de la publication de l'appel à manifestation d’intérêt du 8 février dernier. 

Certes ce dernier a bien précisé d’entrée de jeu, ce 9 février, qu’il s’agit uniquement de «la présentation de la procédure de cession des actifs de la Samir».

En préambule de cette séance, Mohammed El Krimi, syndic de la raffinerie, s’est fendu d’une présentation sur les origines de la législation relative aux difficultés des entreprises, remontant même au temps où ce régime était géré par le Droit des contrats et des obligations (DOC).

Puis, l’assistance a eu droit à un exposé sur les activités de la Samir, dont les derniers chiffres remontent à 2014. «Pendant cette période d’arrêt, on en a profité pour faire de la formation continue pour le personnel», ne manque pas de préciser Mohammed El Krimi.

En traitant de la procédure de la liquidation judiciaire, le syndic a tenu à clamer: «Après avoir constaté que la situation de l’entreprise est irrémédiablement compromise, le tribunal a décidé l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire assortie d’une continuation d’exploitation».

Il affirme également qu’il «considère que le tribunal avait eu raison de décréter la liquidation judiciaire et en même temps la continuité de l’activité de l’entreprise».

Suite à cette situation, il raconte que vers les mois de juin-juillet, il a établi une procédure pour la vente judiciaire de la Samir, qui démarre avec la publication de l’appel à manifestation d’intérêt le 8 février dernier. A noter que cet avis n’a pas fait l’objet de communication à l’international «une question de coût», explique El Krimi.

Il s’ensuivra, après la réception des propositions des investisseurs, des rencontres avec ces derniers «et non pas avec des intermédiaires», précise-t-il. Il sera dès lors signé un protocole de confidentialité puis un échange d’informations «sauf celles qui sont secrètes», indique-t-il.

D’après nos informations, quatre offres préliminaires d’éventuels acquéreurs ont été déposées. El Krimi se refuse à livrer plus d’informations.

Le cahier des charges déposé auprès de la juridiction commerciale de Casablanca a fait l’objet d’une présentation sommaire. «Pour aider les investisseurs, un cahier des charges de 135 pages comptant 13 annexes a été élaboré», déclare Mohammed El Krimi.

Il comporte notamment les plans stratégiques de la Samir 2012-2016 et 2012-2014. Un cahier des charges assez particulier, puisqu'aucun prix d’ouverture n’est fixé.

Même si pour certains observateurs, la liste d’évaluation des actifs mis en vente, décrits par l’ordonnance du 30 janvier dernier, oriente vers des prix planchers de cession. «Si un repreneur soumet un plan d’investissement correspondant à nos attentes, on peut vendre même pour 1 DH symbolique!», lance El Krimi.

Par Imane Azmi et Saad Aouidy
Le 09/02/2017 à 18h48