La tomate marocaine est menacée en Europe, particulièrement en Espagne. Dans son édition du jour, L’Economiste nous apprend que le fruit en provenance du royaume «se trouve au centre d’une guéguerre menée par des lobbies espagnols qui comptent impliquer le Parlement européen». De quoi inquiéter les membres de l’Association des producteurs exportateurs de fruits et légumes (Apefel) qui demandent l’anticipation d’une éventuelle «décision visant la restriction du cadre d’accès des tomates marocaines au marché de l’UE». Ils veulent même «réagir par des mesures réciproques contre les importations espagnoles».
Cette tentative de dénigrement des tomates marocaines n’est pas anodine. Elle intervient alors que le débat en appel de la décision de la Cour européenne de justice relative à l’accord agricole Maroc-UE s’apprête à s'ouvrir, ce mardi 19 juillet. Et, pour Lahoucine Adardour, président de l'Apefel cité par L’Economiste, les raisons de ce dénigrement ne sont pas dénuées de toute connotation politique. D’ailleurs, le lobby espagnol «brandit actuellement la carte des provinces du Sud marocain pour faire entendre sa voix».
L’argument selon lequel les expéditions marocaines affectent négativement le marché européen des tomates est dénué de tout sens. Pour preuve, les chiffres de la campagne 2015-2016 montrent que l’export de tomates a augmenté de 10% en Espagne et de 40% en Belgique, alors que celui du Maroc n’a pas dépassé les 4%. «La dégradation du marché, s’il y a lieu, s’explique surtout par le développement de la production européenne» qui enregistre une offre importante. De plus, l’import en provenance des pays tiers, dont le Maroc, ne porte que sur 13% du marché intérieur de l’UE.