Tensions entre le PJD et Bank Al-Maghrib

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Revue de presseKiosque360. C'est inédit. Le parti de la Lampe est entré en conflit avec Bank Al-Maghrib. En cause, les prévisions économiques de cette dernière, récusées par le PJD qui, à la veille des élections législatives, n'a pas envie de s'encombrer d'un bilan économique plus que mitigé.

Le 27/03/2016 à 23h52

Il pourrait bien y avoir du rififi entre le PJD et Bank Al-Maghrib (BAM). Et si tel est le cas, souligne Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 27 mars, il s'agira alors d'une grande première.

Il semblerait en effet que le PJD n'ait pas apprécié la dernière sortie du wali de la BAM, Abdellatif Jouahri. Peut-on d'ores et déjà parler de “crise” entre le parti de la Lampe et le premier responsable de la politique monétaire du pays? Peut-être pas, mais un député du PJD s'en est vivement pris aux déclarations de Jouahri concernant les prévisions de la croissance de BAM pour 2016. Parmi les prophéties de celle-ci: un taux de croissance, pour l'année 2016, qui ne dépasserait guère un très timide 1%, soit le taux le plus faible depuis plusieurs années.

Un chiffre pas vraiment flatteur pour le PJD, actuellement au gouvernement, d'autant plus que 2016 est une année électorale. Le parti de la Lampe doit certainement estimer que de telles prévisions lui compliqueront la tâche au cours de cette campagne, sachant qu'il prmmettait, en 2011, une croissance de 7%. On en est loin, très loin.

Mais le taux de croissance n'est pas l'unique raison de la colère du PJD. Abdellatif Berahou, député PJD à la Chambre des représentants et spécialiste des finances publiques, va même jusqu'à affirmer “que les indicateurs présentés par le wali de Bank Al-Maghrib sont contradictoires et baclés”. Ce dernier se dit également très surpris par les chiffres présentés par BAM, en particulier ceux relatifs à l'industrie. Berahou récuse ainsi les 2% de croissance attendus par BAM pour le secteur industriel.

Selon lui, “il y a actuellement une forte attractivité des investissements étrangers dans l'industrie sans parler du grand appui gouvernemental dans ce secteur, ce qui va générer une croissance minimale de 4 à 5%”. Des prévisions totalement différentes de celles annoncées par BAM.

Qui a tort, qui a raison ? Difficile de répondre. Dans tous les cas, le ministère de l'Economie et des Finances, lui, a annoncé un taux de croissance à 3% pour l'année en cours.

Par Fayçal Ismaili
Le 27/03/2016 à 23h52