Taux directeur: pourquoi les investisseurs institutionnels sont favorables au statu quo

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.

Revue de presseEn prévision de la prochaine réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib, 100% des investisseurs institutionnels marocains s’attendent au maintien du taux directeur à 3%. Une revue de presse de tirée de l’hebdomadaire La Vie Éco.

Le 16/06/2024 à 20h39

Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a récemment baissé son taux directeur de 25 points de base, que faut-il attendre de la prochaine réunion de Bank Al-Maghrib? «Dans une note analytique, BMCE Capital Global Research (BKGR) prédit «un énième statu quo» à l’issue de cette réunion attendue par le gotha économique et financier, en dépit d’une inflation désormais maîtrisée», rapporte La Vie Eco.

La prochaine réunion de la Banque centrale devrait ainsi maintenir le taux directeur à 3%. «Quoiqu’en bonne voie pour envisager l’adoption prochaine d’une politique monétaire davantage dovish (plus accommodante, ndlr), compte tenu de la détente de l’inflation qui continue de s’approcher de son niveau cible de +2%, la Banque Centrale devrait, néanmoins, opter une nouvelle fois pour un statu-quo», peut-on lire dans la note de BKGR.

Comme le rapporte l’hebdomadaire La Vie Éco, le bureau de recherche estime que Bank Al-Maghrib se donne le temps de «mesurer l’impact de la décompensation partielle du butane sur l’inflation».

L’avis du bureau de recherche semble largement partagé par le marché, comme le montre un sondage réalisé auprès de plusieurs investisseurs institutionnels marocains: 100% des sondés anticipent un statu quo lors du prochain Conseil de Bank Al-Maghrib alors que 92,3% tablent sur son maintien en septembre 2024. Ce niveau tombe à 53,8% pour la même situation en décembre 2024.

Selon les projections de BKGR, un nouveau cycle de politique monétaire accommodant pourrait toutefois débuter au premier semestre 2025 pour 61,5% des sondés.

Au niveau de la croissance, BKGR relève qu’après une accélération nette de la croissance économique à +3,4% au lieu de +1,5% une année auparavant, comme en atteste l’arrêté du Haut-Commissariat au Plan -HCP- relatif aux comptes nationaux de l’année 2023, l’économie nationale aurait enregistré un ralentissement de sa croissance au premier trimestre 2024 en progressant de +2,9% seulement (vs. +4,1% au quatrième trimestre 2023 et +3,5% au premier trimestre 2023).

Pour rappel, Bank Al-Maghrib avait, lors du Conseil du mois de mars, revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour 2024 à +2,1% (vs. +3,2% précédemment), intégrant notamment une dégradation de -6,4% de la valeur ajoutée agricole (avec une récolte prévisionnelle de 25 MQx) au regard des conditions pluviométriques défavorables.


Par Khalil Rachdi
Le 16/06/2024 à 20h39