L’Afrique continue d’attirer les investisseurs. En 2023, les startups africaines ont capté 2,9 milliards de dollars de levées de fonds même si ce millésime s’avère mitigé, puisque le montant total des financements est en baisse de 39 % par rapport à 2022. Il n’empêche que cette somme reste considérable.
Mais dans cette bataille africaine, le Maroc qui n’a levé que 17 millions de dollars reste encore loin derrière le Kenya (800 millions de dollars), l’Egypte (640 millions de dollars), l’Afrique du Sud (600 millions de dollars) et le Nigeria (410 millions de dollars), indique le magazine Challenge.
«Outre ces Big Four qui continuent d’accaparer la très grande majorité des financements, d’autres pays comme le Bénin (71 millions de dollars), la RD Congo (62 millions), le Ghana (57 millions), le Sénégal (44 millions), ou encore le Rwanda (44 millions), devancent le Royaume. Les startups tunisiennes n’ont réussi à lever que 4 millions de dollars», lit-on.
Ces chiffres révélés par le site spécialisé «Africa: The Big Deal» qui surveille au quotidien les levées de fonds à travers le continent, a suscité moult réactions du microcosme des startups au Maroc à travers les réseaux sociaux.
«Le montant levé par les startups marocaines ne représente que 0,4 % des 3,2 milliards de dollars mobilisés par l’ensemble des startups africaines en 2023. Il est très faible par rapport à la position du Maroc en tant que 4ème économie africaine. Cette disparité ne reflète pas la stature économique du Maroc sur le continent africain, avec une contribution à hauteur de 6% au PIB global de l’Afrique», souligne Nabil Hassoune, fondateur & PDG de Normalis International Group (GRO’INO), cité par Challenge.
Et de se demander qu’est-ce que les startups kenyanes, nigérianes, égyptiennes, sénégalaises, ghanéennes, rwandaises ou même congolaises ont de plus innovant, plus impactant ou plus prometteur que les startups marocaines. «Je dis ceci sans discrimination envers ces startups africaines qui font un travail remarquable pour l’émancipation de l’Afrique. Je veux comprendre ce que ces pays africains ont bien compris malgré leur pauvreté et qu’au Maroc l’élite politique et celle économique n’ont pas vu ou ne veulent pas comprendre», martèle Hassoune.
Mais pour Mohammed El Fiou, Sourcing Director EMEA, «le gros frein au développement des start-up est le manque de volonté d’ouvrir le système financier».
«Le déclin du financement du capital-risque n’est pas seulement une affaire africaine mais une tendance mondiale etles mauvaises nouvelles continueront à s’accentuer en 2024. Le Nigeria, longtemps détenteur de l’écosystème startups le plus attractif du continent, a enregistré une chute vertigineuse de 67 %, le niveau le plus bas depuis 2019», souligne l’hebdomadaire.