Souks: pas de traces sur les flux financiers

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Revue de presseKiosque360. Il n'existe aucune étude pour mesurer les flux financiers ni les volumes d’échanges au niveau des souks. D'où l'importance de réorganiser la fonction commerciale du souk et de lui consacrer une stratégie dédiée.

Le 12/05/2021 à 21h57

Les souks hebdomadaires, qui sont des plateformes commerciales, socioéconomiques et culturelles importantes, gagneraient à être mieux exploités. Or, dans son édition du jour, L’Économiste constate qu'ils souffrent de plusieurs difficultés de gestion, de logistique et de financement impactant à la fois leur développement mais aussi la sécurité sanitaire des populations. Le journal évoque une auto-saisine du Conseil économique, social et environnemental (CESE) où a été examiné leur place dans les politiques publiques menées au niveau régional, leurs fonctions actuelles tant sociales qu’économiques, ainsi que leur valeur ajoutée en tant qu’écosystème essentiel de l’économie rurale. Il en conclut que "les souks génèrent un chiffre d’affaires important qui contribue au budget des communes. L’étude menée par le ministère de l’Intérieur en 2013 estime la recette annuelle à environ 313 millions de dirhams, dont 95% provenant de la location pour une moyenne de 400.000 dirhams par souk". Il ajoute que "les recettes de 70% d’entre-eux ne dépassent pas 200.000 dirhams par an et que les coûts de location varient entre 2.000 et 7 millions de dirhams. Mais les flux financiers ne sont ni maîtrisables ni quantifiables". D'où la nécessite de mener des études spécifiques pour les mesurer et apprécier les volumes d’échanges entre les différentes composantes. Il préconise "une stratégie dédiée effectuée dans le respect des vocations et des particularités provinciales et régionales". Le quotidien rappelle que les initiatives restent jusque-là limitées et manquent de convergence et d’intégration régionale. Il donne l'exemple de l’étude de la Direction générale des collectivités territoriales, qui a "un caractère purement organisationnel", puis l'initiative du département de l’Industrie, qui "reste orientée principalement vers le commerce rural". Même "le Plan Maroc vert n’a pas prévu parmi ses actions prioritaires la modernisation des marchés traditionnels". L'Économiste relève, cependant, que la nouvelle Génération Green 2020-2030 a prévu des objets. Il note, cependant, que "les trois initiatives ne sont pas encore traduites sur le terrain par des plans d’action opérationnels", en grande partie en raison d'un manque de coordination et de concertation avec les partenaires clés et les bénéficiaires directs (usagers et communes).  Aujourd’hui, il semble primordial, selon le journal, que "la fonction commerciale du souk soit réorganisée et la production valorisée tout au long de la chaîne de valeur". Mieux, "la création de nouveaux souks modernes spécialisés en fonction de leur vocation est à encourager, et ces structures doivent être dotées d'équipements et d'outils modernes: traçabilité des produits, vente à la pesée dans le commerce du bétail, contrôle..." L'Économiste parle aussi d’homogénéisation de la desserte rurale en organisant en amont le commerce des fruits et légumes frais et secs, ainsi que celui des céréales", via "l’encouragement du commerce équitable au sein de ces marchés traditionnels et la réglementation du rôle des intermédiaires, ainsi que la réduction progressive du nombre de circuits informels de distribution et de commercialisation".  Parmi les autres mesures, le quotidien évoque "l’encadrement des différents métiers présents au niveau de ces espaces (coiffeur, cordonnier…), ainsi que la facilitation de l’accès des usagers aux prestations via les services mobiles: internet haut débit, poste, crédit bancaire, acte de mariage, acte de naissance, certificat de résidence... 

Par Rachid Al Arbi
Le 12/05/2021 à 21h57