Ryad Mezzour: l’industrie marocaine reste compétitive grâce à la subvention du prix de l’électricité

Brahim Mousaaid / Le360

Le 11/04/2022 à 21h30

VidéoL’industrie marocaine, qui est sur les bons rails de la décarbonation grâce aux énergies propres, est une industrie compétitive par rapport à celles des autres pays et ce, grâce à l’électricité dont le prix reste subventionné par l’Etat, a assuré le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, dans une déclaration pour Le360.

Avant d’aborder ce sujet, le ministre, qui était interrogé ce lundi 11 avril 2022, en marge de la session des questions orales de la Chambre des représentants, a tenu a souligné que «malgré la crise, les pressions diverses et la guerre, le Maroc est fier de confirmer qu’il a récupéré, en moins de deux ans, les emplois industriels d’avant Covid». Et d’expliquer que le pays dispose «d’une fenêtre d’opportunités qui attire les investisseurs marocains et du monde entier».

Le ministre a annoncé que son département dispose «de 900 projets industriels pour la création de 80.000 emplois directs que nous sommes en train d’étudier et de mettre en œuvre».

«Nous sommes fiers de la réussite de cette stratégie industrielle, qui dispose d’un grand potentiel, sous la conduite de Sa Majesté le Roi», a-t-il affirmé, ajoutant par ailleurs que «l’augmentation des coûts de l’énergie est valable au Maroc comme pour les pays concurrents, mais les Marocains disposent d’un avantage certain, c’est que le prix de l’électricité est couvert et règlementé, ce qui veut dire qu’il n’est pas libre et que nos industries disposent d’une électricité relativement moins chère que les industries concurrentes». Ryad Mezzour a fait part des efforts qui se déploient pour que cette électricité soit encore moins chère et plus propre dans un avenir très proche.

Il a d’autre part évoqué l’intérêt du Maroc pour la promotion des véhicules électriques. L’Etat, a-t-il précisé, «accorde des avantages pour l’achat des voitures hybrides et électriques qui peuvent être importées à des tarifs douaniers très bas». Selon lui, aujourd’hui, «il y a un important travail à ce niveau. Il y a une production locale dont la capacité de production des véhicules électriques s’élèvent à 40.000 voitures par an». L’Etat achète également pour ses services des véhicules électriques pour réduire l’impact carbone, a-t-il fait savoir.

Ryad Mezzour a en outre indiqué qu’une stratégie est en cours pour la mise en place de plus de «1.000 bornes de recharge à travers le territoire national afin de permettre d’accélérer l’attraction de l’utilisation du véhicule électrique au niveau du consommateur».

Lors de cette session des questions orales, qui a été mouvementée entre les députés de l’opposition et ceux de la majorité au sujet du Plan Maroc Vert -l’opposition l’ayant jugé inefficace face à la flambée des prix agricoles-, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a dressé un bilan plutôt positif de cette stratégie agricole.

Le ministre s’est arrêté longuement sur les dernières pluies, affirmant qu’elles ont atteint durant le mois de mars un niveau de quelque 100 millimètres. Ce qui «a permis de réduire le déficit pluviométrique et d’avoir un impact positif aussi bien sur les ressources en eau que sur la végétation et la production céréalière dans les régions du nord», a-t-il affirmé. Pour Mohamed Sadiki, ces pluies ont profité également aux «cultures printanières qui auront un impact sur la sauvegarde du reste de la saison agricole».

Quant au blé, il a indiqué que les prix connaissent «une flambée dans le monde ce qui a poussé le gouvernement à mettre en place un mécanisme qui plafonne les prix à un niveau national».

Pour sa part, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a concentré ses réponses sur le secteur de l’informel qui handicape l’économie. Il a exprimé la volonté du gouvernement de résoudre cette épineuse question depuis «ses racines».

«L’informel est une grande affaire dont le Maroc souffre depuis des années et sa solution est complexe et fractionnée», a-t-il déclaré, en classant ce dossier en deux points: «premièrement, il faut s’intéresser à répertorier les gens qui n’ont pas de moyens financiers pour pouvoir se restructurer et intégrer le formel, puis il y a une deuxième catégorie qui a les moyens, mais qui agi en toute illégalité en refusant indûment de s’intégrer».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 11/04/2022 à 21h30