La réforme des régimes de retraite devient de plus en plus urgente. Dans son édition du jour, Les Inspirations ECO insiste sur «la nécessité de procéder à une réforme paramétrique des régimes de retraite à même d'assurer la continuité et un meilleur équilibre technique entre eux».
Reprenant les propos de Ahmed Reda Chami, le patron du Conseil économique et social (CESE), le quotidien préconise «la mise en place d'un système national de retraite solidaire, qui pourra garantir les droits des générations actuelles et futures d'actifs et de retraités». Ce système doit nécessiter à la fois la formalisation et l'accélération du processus de consolidation des équilibres et de mise en convergence du financement, des prestations, du cadre réglementaire et de la gouvernance des régimes de retraite existants. L'objectif est de faire de la protection sociale un levier d’inclusion tant les écarts entre les niveaux de protection sociale existants et les besoins, ainsi que les droits de la population en matière de sécurité sociale sont importants.
Pour ce faire, un ensemble d'actions prioritaires a été identifié. Il est aussi primordial de refonder le système de sécurité et d’assistance sociale afin d’assurer aux citoyennes et citoyens une couverture décente à toutes les étapes de leur cycle de vie. Cela passe par le respect de quatre exigences. Il s’agit derespecter les droits humains fondamentaux dont le droit à la sécurité sociale est une composante indissociable, réduire les inégalités grâce à des transferts qui améliorent la redistribution des revenus et sauvegarder et renforcer la cohésion sociale grâce à des mécanismes stables et structurés de solidarité. Dans ce sens, il est préconiser de mettre en place une protection sociale pour l’enfance et les personnes en situation de chômage et de handicap, ainsi qu’une protection contre les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Le journal estime que «le régime civil de la CMR devrait complètement épuiser ses réserves en 2028 et pour honorer ses engagements, la caisse aura besoin de 14 milliards de dirhams annuellement pour financer son déficit. De plus «le niveau actuel de cotisation (28%) ainsi que l’âge légal de départ à la retraite fixé à 63 ans n’offrent qu’une marge minime à une réforme paramétrique supplémentaire qui ne permettra d’ailleurs pas d’éviter l’épuisement des réserves du régime».
Pour ce qui est du RCAR (Régime collectif des allocations de retraites), un déficit technique de 2,5 milliards de dirhams a été observé en 2020, sauf que ses réserves importantes estimées à 126 milliards de dirhams permettent, grâce au rendement financier, à couvrir ce déficit technique. Pour la CNSS, le régime commercera à puiser dans ses réserves dès 2024 mais sa viabilité reste tout de même assurée à long terme (jusqu’en 2040).