En 2024, le Maroc a accueilli un nombre record de 17,4 millions de touristes, un résultat exceptionnel qui a largement contribué à l’essor de l’économie nationale. Cette dynamique touristique a eu un impact positif majeur sur la création d’emplois, permettant de renforcer le secteur tout en générant de nouvelles opportunités pour les jeunes talents et les professionnels aguerris.
«2023 a été marquée par la création de 25.000 nouveaux emplois, un chiffre impressionnant qui témoigne de la vitalité retrouvée du secteur après la pandémie de COVID-19», a indiqué Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, dans un entretien accordé au quotidien L’Opinion. Le secteur touristique marocain compte aujourd’hui plus de 827.000 emplois directs, couvrant une gamme variée de fonctions, des postes opérationnels aux métiers du management, en passant par les métiers créatifs et ceux liés à l’innovation.
Les prévisions pour les années à venir sont encore plus optimistes, avec la création attendue de plus de 40.000 emplois directs d’ici 2026 et 150.000 d’ici 2030. «Le tourisme offre de véritables opportunités d’évolution, que ce soit pour un jeune diplômé, un professionnel expérimenté ou un entrepreneur ambitieux», affirme Ammor, en soulignant les perspectives intéressantes qu’offre ce secteur.
Le Maroc ambitionne d’atteindre 26 millions de touristes d’ici 2030, un objectif ambitieux qui suppose une adaptation continue des ressources humaines. «La formation est un levier essentiel, mais ce n’est pas le seul. Il faut également valoriser les métiers du tourisme, qui, bien que passionnants, ont besoin d’être mieux reconnus et mieux rémunérés», ajoute Ammor.
Le ministère du Tourisme, en collaboration avec l’OFPPT et la Confédération nationale du tourisme, a lancé plusieurs programmes de formation pour répondre à cette demande croissante, avec des initiatives visant à améliorer les compétences et à promouvoir des métiers durables et épanouissants dans le secteur.
Ces programmes comprennent le CAP Excellence en Tourisme, un programme de middle management destiné à 9.500 lauréats de l’OFPPT, ainsi qu’une Formation Continue d’Excellence pour 8.000 professionnels. En outre, la formation s’adapte aux évolutions du secteur, avec l’introduction de nouvelles filières en tourisme durable et digital. Le ministère entend aussi moderniser les infrastructures de formation, telles que l’hôtel pédagogique de l’ISTAHT à Tanger, et repositionner le Centre de Touarga.
Une autre initiative importante est la mise en place d’une plateforme e-learning, qui offrira des formations adaptées aux réalités du terrain et qui sera pleinement opérationnelle d’ici avril 2025, lit-on encore. Ce projet vise à former 2.000 bénéficiaires par an et à répondre aux besoins en formation continue identifiés en collaboration avec les professionnels du secteur.
Le secteur touristique, bien qu’il soit un important créateur d’emplois, fait face à des défis en matière de précarité, notamment dans des domaines comme l’hôtellerie et la restauration. Cependant, Ammor souligne que des efforts sont mis en place pour valoriser ces métiers et garantir des conditions de travail sereines et épanouissantes. Les partenariats public-privé jouent un rôle clé dans cette dynamique, notamment avec des programmes comme Kafaa, visant à valider les acquis professionnels et à encourager la professionnalisation du secteur. Ces initiatives devraient favoriser une meilleure stabilité de l’emploi et offrir des opportunités de carrière motivantes à long terme.
La saisonnalité reste un défi important, notamment dans les destinations balnéaires. Pour y remédier, le ministère s’engage à diversifier l’offre touristique, avec un focus particulier sur des expériences pouvant être vécues tout au long de l’année. Les résultats de cette stratégie commencent à être visibles, comme en témoignent les chiffres de janvier 2025, qui montrent que le Maroc devient progressivement une destination touristique quatre saisons.