Pourquoi les agrumes du Maroc s’exportent peu?

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Revue de presseKiosque360. La filière agrumicole souffre de circuits de distribution et de commercialisation dépassés et d’une logistique en panne. A peine 20% de la production est exportée, alors que les objectifs sont de 1,2 million de tonnes.

Le 11/03/2019 à 22h30

Représentant un véritable levier de croissance et de développement socio- économique, la filière agrumicole pourrait être encore plus rentable. Dans son édition du jour, L’Economiste soutient que les agrumes contribuent à 20% aux exportations agricoles marocaines et génèrent plus de trois milliards de dirhams de recettes par an.

Si la filière des agrumes s’étale sur une superficie de 128.000 hectares et joue un rôle économique et social important, elle assure des revenus à 13.000 producteurs. Sauf que ces performances pourraient être plus importantes avec «un meilleur accompagnement logistique et les nouvelles perspectives de croissance qui s'ouvrent à elle», notamment au niveau de l’export. «Au lieu d’atteindre les 1,2 million de tonnes d’exportation par an, stipulées dans le contrat programme 2008/2018, elle peine à dépasser les 664.000 tonnes réalisées au cours de la dernière campagne», écrit le quotidien. D’autant que les autres variétés, à part la Nadorcott, souffrent d’une concurrence de plus en plus accrue.

Le travail doit se faire sur la valorisation des stations de conditionnement et des unités de transformation, l'organisation du marché local et l’octroi de subventions pour optimiser les différents paramètres de la logistique. A cela doit s’ajouter une révision à la hausse du prix des récoltes destinées à la transformation et l’octroi de 50 centimes/kg d'aide aux producteurs. Or, «les unités existantes à Berrechid et Casablanca traitent seulement le 1/3 des 120.000 tonnes destinées à ce créneau».

L’Economiste rapporte que «les superficies réservées aux agrumes ont connu une augmentation de 51% et sont passées de 51.000 ha en 2008 à 128.000 ha, au lieu des 105.000 ha programmées initialement ( + 22 %)». Même chose pour la production qui est passée de 1,3 million de tonnes en 2008 à 2,62 millions de tonnes en 2018 sans, pour autant, atteindre les 2,9 millions de tonnes recommandées par le contrat programme. Et pourtant, la filière a bénéficié de plusieurs actions d'accompagnement: contributions de 25 à 30% pour la création de 47 unités de refroidissement et stockage des oranges, subvention de 30 millions de dirhams pour la réalisation d’une grande unité de production de jus d’orange.

Par Rachid Al Arbi
Le 11/03/2019 à 22h30