Mis sous pression en Grèce, les négociants russes se tournent vers le Maroc pour le transbordement de l’Oural (marque de référence du pétrole utilisée comme indice de prix pour les exportations de pétrole russe), pétrole phare de Moscou. D’après Bloomberg qui se base sur des données de suivi des navires qu’elle a collectées, ces derniers transfèrent les cargaisons de pétroliers plus petits vers des plus grands près de la ville de Nador, en mer Méditerranée, en vue d’une expédition ultérieure.
Pour illustrer ses propos, l’agence de presse américaine révèle que le grand pétrolier Rolin Petrolier VLCC reçoit le pétrole de l’Oural du plus petit pétrolier Serendi au large de Nador. Deux autres pétroliers, Ocean AMZ et Sea Fidelity, sont également actifs dans cette ville située sur la côte marocaine. En mai dernier, ces trois navires avaient chargé environ 730.000 barils de pétrole de l’Oural depuis le port russe de Primorsk, dans la mer Baltique, précise Bloomberg.
Stratégie de diversification des points de passage
La présence des pétroliers russes sur les eaux marocaines entre dans le cadre de la stratégie de diversification des points de passage mise en place par la Russie pour contourner les sanctions des pays européens et écouler son Oural sur les marchés internationaux.
Ces navires ont décidé de ne plus passer par la Grèce, qui était jusque-là leur point de transbordement privilégié, après que la marine grecque a déclenché, depuis le 1er mai, des exercices navals dans le golfe de Laconie, en mer Méditerranée, afin de les dissuader d’utiliser ce passage pour les transferts de pétrole de navire à navire. Des exercices qui sont devenus beaucoup plus fréquents, après le déclenchement de la guerre avec l’Ukraine.
Selon Bloomberg, environ 80% du pétrole russe de l’Oural est fourni à l’Asie, principalement à l’Inde et la Chine. L’agence indique que la compagnie indienne Reliance Industries a signé un accord avec l’entreprise russe Rosneft, spécialisée dans l’extraction, la transformation et la distribution de pétrole pour acheter au moins 3 millions de barils de pétrole par an.
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