La Fédération des chambres saoudiennes a récemment signé un accord avec une compagnie de transport maritime pour mettre en place, dans les semaines qui viennent, une ligne directe entre le Maroc et l'Arabie saoudite, a annoncé jeudi 19 mars Khalid Benjelloun, président du Conseil d'affaires maroco-saoudien.
Contacté par Le360, celui-ci explique que cette nouvelle ligne maritime jouera un rôle clé dans le développement des échanges commerciaux entre les deux pays, grâce notamment à la réduction des délais de transport de marchandises, qui devrait passer, selon les études réalisées, de deux mois à 11 jours sans transbordement jusqu’au port Tanger Med.
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«La durée de transport entre le Maroc et l’Arabie saoudite est trop longue. Les marchandises acheminées en janvier cette année ont mis jusqu’à deux mois et demi pour être livrées. Comme la majorité des produits exportés par le Maroc sont agricoles, et donc périssables, cela constituait un véritable frein qui devrait être bientôt levé», souligne-t-il.
L'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial du Maroc dans le monde arabe. La valeur totale des échanges commerciaux bilatéraux s'élevait à 17,2 milliards de dirhams en 2021, selon les dernières données communiquées par le ministère de l'Industrie et du commerce.
«La grande part des exportations saoudiennes vers le Maroc est constituée de produits pétroliers et parachimiques tels que le polyéthylène, le polypropylène et le PET. De l’autre côté, le Maroc exporte vers l’Arabie saoudite essentiellement des produits agricoles et des produits textiles», précise Benjelloun.
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Mais au-delà de l'agriculture, de nouvelles opportunités s'ouvrent au Maroc afin de développer ses exportations vers le marché saoudien avec davantage de valeur ajoutée. «Il y a d’autres secteurs sur lesquels le Maroc peut capitaliser, particulièrement les secteurs des technologies de l’information, du bâtiment et de la construction, ainsi que les secteurs de la chimie, notamment la peinture. Le marché saoudien est également à l’affût des produits textiles et de l’artisanat», explique le président du Conseil d'affaires maroco-saoudien.
Nouvelles perspectives Afrique-Moyen-Orient
D'autres possibilités se profilent à l’horizon pour les acteurs marocains dans le cadre du plan «Vision 2030». Pour rappel, ce plan de développement a été mis en place par le gouvernement saoudien en 2016 pour diversifier l’économie du pays au-delà du secteur pétrolier.
«Il y a énormément d’opportunités à saisir pour les entreprises marocaines afin de participer à divers marchés de travaux publics en Arabie saoudite dans le cadre de son nouveau programme de développement. Nous avons réussi à avoir le soutien des responsables saoudiens pour prioriser tous les produits marocains», assure Benjelloun.
La sécurité alimentaire figure également en tête de liste des priorités de l’Arabie saoudite à l'horizon 2030. Un avantage pour le Maroc qui pourrait ainsi doubler ses exportations agricoles. «Nous avons au Maroc des terres agricoles très fertiles. Nous pouvons, ensemble, créer des partenariats mixtes pour développer ce secteur et l’adapter aux besoins du marché saoudien», indique-t-il.
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Le Maroc pourra également se positionner en tant que partenaire de choix pour garantir l’accès de l’Arabie saoudite au marché africain tout en capitalisant sur ce partenariat pour pénétrer à son tour les autres marchés du Moyen-Orient.
«Nos amis saoudiens savent que le Maroc dispose d’excellentes relations avec un grand nombre de pays africains. Il y a aujourd’hui une envie de créer des entreprises mixtes pour qu’on puisse aller ensemble vers ces marchés. Ce soutien va nous permettre également d’accéder aux différents marchés du Moyen-Orient à travers le marché saoudien», insiste Benjelloun.
Pour améliorer davantage les relations économiques entre les deux pays, le président du Conseil d'affaires maroco-saoudien insiste néanmoins sur le besoin d'assouplir les restrictions administratives à l'exportation et à l'importation, ainsi que la mise en place d'un fonds d'investissement maroco-saoudien pour faciliter l'accès au marché aux petites et moyennes entreprises qui ont encore du mal à explorer de nouvelles opportunités sur d’autres continents.
«Le tissu économique marocain est constitué à 95% de TPME qui ont besoin d’un soutien financier pour chercher, découvrir et développer de nouveaux marchés. Il faut donc les soutenir et les accompagner pour développer leurs activités au-delà des frontières», conclut Benjelloun.