Mustapha Terrab : "L'OCP produira bientôt de l'uranium"

Le360

Le PDG de l'OCP a annoncé ce jeudi, à l'occasion des 1ères assises nationales de la recherche scientifique autour des phosphates, que son groupe s'est engagé dans un "partenariat pour produire prochainement de l'uranium".

Le 12/09/2013 à 12h56

Pour assurer la pérennité d'un Etat moderne, "il faut innover et accorder toute l'importance à la recherche scientifique", ont déclaré le chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane, et Mustapha Terrab, président de l'OCP, à l'ouverture, jeudi, des 1ères assises nationales de la recherche scientifique autour des phosphates. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, s'est pour sa part félicité que l'Etat ait alloué récemment aux universités marocaines quelque 300 millions de dirhams, un "budget jamais accordé jusqu'ici par les pouvoirs publics à la recherche scientifique universitaire" (500 chercheurs marocains y sont actifs). "L'université est prête à mener le combat dans ce domaine", selon Daoudi. Terrab a annoncé de son côté la création, en partenariat entre l'Etat et l'OCP, d'un Fonds dédié à la recherche scientifique et doté d'un montant de 90 millions de dirhams.

Le patron de l'OCP a en outre dévoilé que son groupe, leader mondial en matière des phosphates, s'est engagé dans un "partenariat pour produire prochainement de l'uranium". "Ces assises sont un excellent départ pour la recherche scientifique. Il faut établir la relation entre l'université et l'économie nationale. Il faut également publier les résultats de la recherche et les vulgariser", a souligné de son côté le chef du gouvernement. "Les Etats modernes sont dotés de la recherche; il est nécessaire pour nous d'en faire profiter les autres (entreprises) d'une manière honnête et transparente", a estimé Benkirane avant de rendre hommage à Mustapha Terrab pour son "excellent travail" à la tête de l'OCP.

Miser sur la recherche scientifique 

Le président de l'Office des phosphates, dans une allocution très scientifique, a appelé l'entreprise marocaine à se "rapprocher du monde de l'université et de la recherche scientifique". Pour lui, "l'innovation est au centre de la compétitivité de l'OCP. La sécurité alimentaire dépend des phosphates. 40% des aliments se nourrissent des phosphates qui sont un produit non renouvelable". "Ce produit est fondamental pour la sécurité alimentaire et, ce qui est aussi fondamental, c'est que les terres arables dans le monde vont décroitre", a-til ainsi déclaré en mettant l'accent sur le rôle de la recherche. "Notre stratégie consiste à augmenter la capacité de production de l'OCP et gagner des parts de marchés dont nous détenons 30%. Il faut réduire en même temps, a-t-il préconisé, les coûts et adapter une flexibilité de production avec une vision de tripler la production des engrais à travers un écosystème basé sur l'innovation et les partenariats diversifiés". Le patron de l'OCP a cité l'expérience pilote du partenariat avec l'Université Mohammed VI polytechnique de Benguérir, une université centrée sur la recherche et l'innovation. Il s'agit d'un premier cas au monde où l'université est située sur "le front minier" et près des usines de transformation de phosphates de Safi (ouest).Les premières assises nationales sur la recherche scientifique autour des phosphates se sont ouvertes jeudi matin à Skhirat avec pour objectif, notamment, de donner un nouveau souffle à la recherche nationale autour de cette richesse nationale. Le Maroc est le premier producteur et exportateur de phosphates et dérivés au monde, à travers l'OCP. Le royaume détient aussi le record des réserves les plus importantes de phosphates, soit la moitié des réserves mondiales.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 12/09/2013 à 12h56