Le Maroc a pris, ce mercredi 14 décembre 2022, la présidence tournante du Dialogue euroafricain sur la migration et le développement, Processus de Rabat, pour un mandat d’un an en présence de ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Migration de plus de 57 pays, apprend-on d’un communiqué du ministère de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences.
Au cours d’une cérémonie de passation organisée à l’occasion de la 6e Conférence ministérielle du Processus de Rabat, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a transmis la présidence au ministre de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, en lui souhaitant «plein succès».
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«Le Processus de Rabat doit être soutenu et renforcé, car les raisons de sa création restent valables», a souligné, à cette occasion, le ministre espagnol. Il a précisé, en outre, que «la question de la migration doit être traitée sur la base d'une vision globale et équilibrée tenant compte de tous les éléments qui l'entourent».
Le ministre espagnol a aussi noté l’importance de la mise en place d’une approche collective afin de faire face à la migration. «La seule façon de faire face à un phénomène global tel que la migration est une coopération bidirectionnelle fondée sur le partage des responsabilités, la confiance mutuelle et le travail opérationnel quotidien».
De son côté Younes Sekkouri a déclaré que «Le Processus de Rabat est devenu un pilier de référence en matière migratoire dans le monde et nous devons nous assurer que dans les mois et années à venir, nous pouvons élaborer des actions innovantes qui prennent en considération les enjeux de tous les partenaires».
Le ministre marocain a rappelé que sous le leadership du roi Mohammed VI , le Maroc est devenu un modèle en matière de gestion de la migration avec l’adoption d’une politique assumée, pro-africaine qui fait des droits humains un principe sacré. Le Maroc a aussi développé une expertise rare dès lors que c’est un pays d’origine, de destination et de transit de la migration, souligne le ministre.
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Il a rappelé, dans ce sens, les mesures phares engagées par le Royaume pour faire face à la migration, comme la régularisation de 50.000 migrants africains et la mise en place de dispositions claires et transportantes pour favoriser le travail décent dans le plein respect des lois marocaines et un traitement sur le même pied d’égalité que les Marocains.
«En tant que présidence marocaine, nous œuvrerons pour consolider le dialogue et approfondir les analyses des dynamiques de développement qui sont liées à la migration», a-t-il ajouté, relevant qu’«il s'agit là d'un pilier de la politique anticipative que nous voulons déployer».
«Nous travaillons également à la déconstruction des stéréotypes négatifs liés à la migration qui nuisent aux politiques que nos pays veulent implémenter», a fait observer le ministre.
«Notre approche sera également axée sur l’amélioration de la qualité des données dont nous disposons sur la migration dans l'espace euroafricain», a-t-il soutenu, appelant, dans ce sens, à travailler avec l'ensemble des Etats membres pour la mise en réseau et le développement des observatoires qui travaillent sur la migration.
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«Nous voulons aussi nous assurer que la diaspora joue un rôle important à la fois pour les pays de destination et d'origine pour encourager un travail de recherche et de développement dans ce domaine», a-t-il indiqué.
«Sous la présidence marocaine, l'esprit de concertation et de coopération restera de mise pour la concrétisation d'actions novatrices, notamment, le partage de l'information sur les possibilités de la migration régulière et des meilleurs pratiques; la mise en relation des agences nationales de promotion de l'emploi; la conclusion d'accords de migration; l'investissement dans les formations adaptées aux besoins des marchés de l'emploi; le perfectionnement des compétences; la facilitation de la reconnaissance mutuelle des diplômes; et la promotion d'une communication positive sur la migration», a conclu le ministre Younes Sekkouri.
La présidence du Processus de Rabat est une force motrice, qui façonne le dialogue euroafricain sur la migration et le développement. Le rôle de la présidence est de donner un nouvel élan au dialogue, de modérer les réunions politiques et d'aider à trouver un consensus entre des positions divergentes.
Chaque membre du comité de pilotage peut assurer la présidence pour une durée d'un an, en alternant toujours entre l'Afrique et l'Europe.