Melkisation des terres agricoles: Chichaoua fait figure d’exemple

Ayoub Ibnoulfassih / Le360

Déjà de premiers résultats, pour le processus de Melkisation des terres collectives, lancé voici quelques mois dans la province de Chichaoua. Un programme qui profite en premier lieu aux ayants droit, de plus en plus nombreux à solliciter des parcelles pour y établir des exploitations agricoles.

Le 31/12/2021 à 11h27

Le lancement de l'opération de Melkisation dans la région Marrakech-Safi semble plutôt bien fonctionner, et de premiers résultats sont déjà palpables dans la province de Chichaoua, réputée pour son potentiel agricole, tout particulièrement celui de ses cultures de légumineuses, qui totalisent 23,26% de la production régionale. 

L’opération de Melkisation des terres collectives a en effet une double vocation: contribuer à l’immatriculation des lots agricoles exploités par les ayants droit en leur nom, mais aussi à dynamiser l’investissement en milieu rural. Valoriser le travail de la terre, pour favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, c’est, de fait, l’engagement du programme Génération Green 2020-2030, initié et concrétisé par le ministère de l'Agriculture pour la décennie en cours, conformément aux orientations royales, afin de faire des terres collectives un levier pour développer économiquement et socialement les campagnes du Royaume.

Initialement enclenchée dans les périmètres d’irrigation du Gharb et d'Al Haouz, l'opération de Melkisation, dont la finalité est de garantir un développement inclusif aux populations ciblées, est par ailleurs en cours dans d’autres provinces du Royaume. 

Dans la province de Chichaoua, remis à l’ordre du jour par le Conseil provincial, lors d’une session extraordinaire qui a eu lieu en juillet 2020, le processus de melkisation profite en premier lieu aux ayants droit, de plus en plus nombreux à solliciter des terrains pour y établir des exploitations agricoles.

Conséquence: le marché foncier rural est dynamisé, et des opportunités d’emplois sont créées, avec un programme qui mise avant tout sur la fibre entrepreneuriale des jeunes.

C’est le cas de Hafid Ghandi, entrepreneur natif de la commune de Sidi Mokhtar, qui s’est lancé dans la culture d’oliviers sur une parcelle de 9 hectares. «J’ai opté pour l’arbequina, une variété espagnole particulièrement demandée en raison de son rendement élevé», explique-t-il.

Par prudence, ces jeunes entrepreneurs préfèrent se lancer dans des cultures qui leur garantissent une quasi-rentabilité. Et dans la région de Chichaoua, ce développement de la filière oléicole, au potentiel encore important, est aujourd'hui le premier pourvoyeur d’emplois, permettant de réduire le chômage et l’exode rural. 

Aujourd'hui encore, la province de Chichaoua est en effet «la moins urbanisée de la région, avec 4% de la population» qui vit en milieu urbain, énonce la dernière monographie de la région, publiée par le Haut Commissariat au Plan (HCP).

Par Ayoub Ibnoulfassih
Le 31/12/2021 à 11h27