Marchés: fort rebond des Bourses occidentales et chute du pétrole

Des prix de l'essence de plus de 7,00 $ le gallon sont affichés dans une station-service du centre-ville de Los Angeles, le 9 mars 2022.

Des prix de l'essence de plus de 7,00 $ le gallon sont affichés dans une station-service du centre-ville de Los Angeles, le 9 mars 2022. . FREDERIC J. BROWN / AFP

Les Bourses occidentales ont fortement rebondi hier, mercredi, après plusieurs séances de sévère baisse qui conduisent les investisseurs à profiter d'achats à bon compte, malgré des craintes toujours très fortes concernant les conséquences économiques du conflit russo-ukrainien.

Le 10/03/2022 à 06h52

L'indice phare de Francfort, le Dax, a grimpé de 7,92%. A Paris, le CAC 40 est monté de 7,13% et à Milan, le FTSE MIB a pris 6,94%. Pour Francfort et Milan, c'est la plus forte hausse journalière depuis mars 2020. Londres a pris 2,79%.

A New York, les indices ont affiché leur meilleure séance de l'année: le Dow Jones a pris 2,00%, le Nasdaq +3,59% et le S&P 500 +2,57%.

«L'heure est venue pour les chasseurs de bonnes affaires» de profiter de la chute des jours précédents, constate Timo Emden, analyste indépendant.

Pour l'analyste de CMC Markets Michael Hewson, le rebond a aussi été «aidé par les commentaires du ministère russe des Affaires étrangères qui a déclaré qu'il serait préférable que leurs objectifs en Ukraine soient atteints par des pourparlers».

Mais les experts tempèrent la hausse du jour, «la situation géopolitique change toutes les secondes», rappelle Andreas Lipkow, pour Comdirect.

«Il s'agit très probablement d'un rebond du chat mort», a déclaré à l'AFP Craig Erlam, analyste chez Oanda. Ce terme de marché désigne un rebond qui interrompt brièvement un repli prolongé.

«L'invasion est toujours en cours, les sanctions sont toujours imposées et les prix du pétrole sont toujours élevés», résume-t-il. «Rien de tout cela n'est propice à une reprise durable des marchés boursiers», relève-t-il.

L'Ukraine fait toujours face à une offensive russe, à la veille de discussions entre le chef de la diplomatie russe et son homologue ukrainien en Turquie.

Les sanctions imposées à la Russie poussent par ailleurs le pays au bord du défaut de paiement, tandis que de nombreuses entreprises internationales ont d'ores et déjà décidé de couper leurs relations commerciales avec le pays.

Dernière mesure choc en date: un embargo américain et britannique sur les hydrocarbures russes, qui fait craindre une nouvelle envolée des prix de l'énergie.

Les conséquences économiques de ce conflit continuent d'inquiéter, et notamment le risque que la reprise de l'activité post-pandémie ne soit remplacée par une période de stagflation: un ralentissement de la croissance combiné à une inflation tenace, alimentée actuellement par la flambée des cours des matières premières, pétrole en tête.

Inversement de tendance sur tous les plansHier, mercredi, pourtant tout a évolué en sens inverse des jours précédents: les actions et l'euro ont monté, tandis que le pétrole et les valeurs refuge, tel que l'or, ont baissé, «des mouvements assez cohérents dans une journée de reprise», selon Clémence de Rothiacob, gérante chez Richelieu Gestion.

Les prix du pétrole ont brutalement chuté, les investisseurs ignorant la baisse des réserves américaines de brut pour se concentrer sur la guerre en Ukraine et la perspective diminuée d'un embargo européen sur le brut russe.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a lâché 13,15%, pour finir à 111,14 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, a lui cédé 12,12%, à 108,70 dollars.

L'or baissait de 2,16%, à 1999,10 dollars l'once. Autre actifs plébiscités pendant les périodes de crise, les obligations souveraines étaient quelque peu délaissées. Les rendements remontaient, à 1,94% par exemple pour la dette américaine à 10 ans.

Peu avant 22H00 GMT, l'euro rebondissait lui de 1,56% face au billet vert à 1,1069 dollar.

Le bitcoin progressait de 8,73% à 41.868 dollars, après que le président américain Joe Biden a lancé hier, mercredi le chantier en vue d'un futur «dollar numérique».

Du côté des actions, les banques, qui ont fortement baissé depuis le début de la crise, profitaient du rebond hier, mercredi.

Après avoir perdu la moitié de sa valeur, l'action de l'autrichienne Raiffeisen est remontée de 17,32%. Société Générale a grimpé de 11,53% Commerzbank de 11,17% et Unicredit de 11,68%. A New York, Wells Fargo prenait 5,85% vers 17H05 GMT.

Les compagnies aériennes ont connu des rebonds de la même ampleur en Europe: Easyjet +12,57%, IAG +11,03% ou encore Lufthansa +12,02% et United Airlines +8,27%.

A l'inverse, les valeurs de l'armement ont cédé un petit bout de leurs gains des jours précédents. Thales a perdu 4,24%, et Hensoldt 5,06%. BAE Systems (-4,22%) a terminé en queue de la cote londonienne.

Le 10/03/2022 à 06h52