La facture des importations de céréales du pays explose avec 23 milliards de dirhams à fin septembre, soit une hausse globale de 53% des importations, principalement des marchés européens notamment français. Les mauvaises récoltes des campagnes agricoles précédentes sont passées par là. «Le manque d’eau a occasionné la réduction de 67% de la récolte céréalière du Maroc en 2022. C’est une baisse estimée à 3,4 millions de tonnes, dont 1,89 million de tonnes de blé tendre», écrit le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 10 novembre.
Mais que l’on se rassure: le niveau des stocks nationaux, qui peuvent alimenter le Royaume pour encore quelques mois, sont satisfaisants. «Le niveau actuel des céréales au Maroc peut nous assurer une consommation jusqu’à la fin de l’année 2023», rassure Jamal M’Hamdi, président de la Fédération interprofessionnelle des activités céréalières (FIAC), cité par le quotidien.
Pour lui, ce qui est gênant, c’est le brouillard d’incertitude qui plane encore sur la géopolitique mondiale marquée par l’intervention militaire russe en Ukraine. La menace d’un nouveau blocus de ces denrées essentielles pour des millions de personnes en Afrique du nord plane encore, même si le Maroc ne dépend pas directement des marchés russes et ukrainiens.
«Toutefois, le retard des pluies pour la campagne agricole de cette année inquiète les opérateurs. Une nouvelle mauvaise récolte pourrait creuser davantage la dépendance du Maroc en céréales vis-à-vis de ses fournisseurs», lit-on dans Les Inspirations Eco.
La solution est ailleurs. Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), il est d’une nécessité absolue de procéder à la transformation générale de l’écosystème agricole, porteuse d’inclusion et de résilience, eu égard aux sécheresses récurrentes qui menacent la production agricole et la sécurité alimentaire du pays, nourrissent sa dépendance aux importations alimentaires et fragilisent la situation de populations rurales, fortement dépendantes des activités agricoles.
Le CESE souligne, également, l’impératif d’accorder une place centrale à la R&D (recherche et développement) dans le domaine des cultures les plus résistantes à la sécheresse à travers le renforcement de son budget, ainsi que le renforcement des ressources financières et humaines des instituts de recherche spécialisés.
La capacité de stockage du Royaume s’élève à 67 millions de quintaux (Mq) dont les 2/3 (46 Mq) sont détenus par les organismes stockeurs. Plus de 2/3 de la capacité de stockage de ces organismes est concentrée dans deux régions (Fès-Meknès et Casablanca-Settat). Ils possèdent une capacité de stockage répartie sur 209 dépôts détenus par 137 opérateurs dont 5 coopératives. Plus de 1/3 de cette capacité est sous forme de silos.