Le prix de la viande rouge est monté en flèche dans les boucheries du Maroc. Dans les abattoirs, le prix de la viande ovine varie entre 90 et 100 dirhams le kilogramme et celui de la viande bovine entre 85 et 90 dirhams le kilogramme. Au détail, les prix sont encore plus élevés, compte tenu des charges supplémentaires, tels que le coût de transport, indique pour Le360 Abdelali Ramou, président de l’Association nationale des vendeurs de viande rouge au Maroc.
Selon le professionnel, cette hausse ne résulte pas uniquement du recul des précipitations constaté lors de la dernière saison agricole, mais elle s’explique également par les répercussions de la campagne de boycott des produits laitiers qui a eu lieu en 2018, sans oublier l’impact de la pandémie.
La raison majeure de l’envolée des prix de la viande rouge est ainsi la décapitalisation du cheptel, c’est-à-dire la réduction du nombre de bêtes, souligne Ramou. «La campagne de boycott et la pandémie ont poussé plusieurs éleveurs à abattre leur cheptel. Je tiens à rappeler qu’en 2018, bon nombre d’entre eux ont été contraints de sacrifier leurs vaches laitières en raison de la faible demande sur le lait. Idem en 2020, lorsque l’offre dépassait largement la demande», indique-t-il.
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Ramou relève également que jusqu’à présent, le secteur n’a pas pu faire contrepoids à ces pertes, notamment en termes de bétail. «Cette réduction des cheptels se traduit aujourd’hui par une baisse de l’offre. Ce sont de lourdes pertes estimées à plus de 60% du produit national», signale notre interlocuteur.
Pour faire face à cette hausse des prix, plusieurs mesures ont été prises, notamment la baisse du poids à l’abattage. Mais cela reste insuffisant. Pour le président de l’Association nationale des vendeurs de viande rouge au Maroc, il faudra s’ouvrir davantage sur le marché extérieur pour pallier la baisse de l’offre nationale. Il plaide ainsi pour la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée, qui s’élève à presque 4.000 dirhams par tête, afin de rétablir l’équilibre sur le marché.
«Il faudra aussi lancer un débat afin de mettre en place des solutions palpables, surtout que le ramadan et l’Aïd al-Adha approchent à grands pas et que le risque d’une nouvelle flambée des prix (pouvant aller jusqu’à 120 dirhams le kilogramme) est majeur», conclut Ramou.