Les déficits menacent l’AMO des fonctionnaires

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Revue de presseKiosque360. Le régime de l’AMO des fonctionnaires n’est plus viable en l’état et nécessite une révision du plafond des cotisations.

Le 15/12/2015 à 01h40

L’équilibre du régime de l'AMO des fonctionnaires géré par la CNOPS est plus que fragile. Dans son édition du 15 décembre, L’Economiste met l’accent sur l’ampleur du déficit qui guette le régime. Ainsi, dès 2025, ce déficit devrait atteindre 1,5 milliard DH. Avec les taux de cotisation pratiqués actuellement, le régime devra probablement puiser dans le matelas de sécurité des 8 milliards DH d’excédents cumulés depuis sa création. L’étude actuarielle de l’AMO, citée par L’Economiste, révèle que, dès 2021, «l'assurance maladie aura besoin d’un reparamétrage des cotisations pour maintenir son équilibre, avec un niveau de 6,2% pour les actifs et 3,1% chez les pensionnés»,

L’étude tient compte de plusieurs éléments. D’abord, «le statu quo qui prend en compte l’intégration de l’impact des trente-deux médicaments coûteux, les dernières baisses des prix du médicament, du transfert du stock de la pharmacie CNOPS vers les CHU, ainsi que la revalorisation des soins dentaires». Il en ressort une évolution annuelle moyenne des prestations de 4,8%. D’où une «évolution divergente des cotisations et des prestations». Ce n’est pas tout: le solde devrait se dégrader dès 2018 pour porter le manque à gagner à 30 millions DH. L’étude propose, dans ces conditions, à court et moyen terme, le déplafonnement des cotisations fixées aujourd'hui à un maximum de 400 DH. Résultat: le régime disposera alors, en moyenne, de plus de 400 millions DH par an de cotisations supplémentaires, ce qui l’aidera à retarder le déficit global.

Autres données prises en compte: la révision des tarifs de certains actes (consultation généraliste, consultation spécialiste, réanimation et biologie), la fermeture totale de la pharmacie CNOPS (26 médicaments) ainsi que le passage à la tarification nationale de référence pour les soins dentaires. Sans oublier l’évolution de la liste des médicaments, l’intégration de nouveaux actes au panier des soins, la révision des prix, des forfaits, et de la liste des dispositifs médicaux, ainsi que le basculement de la population 114 vers l’AMO. Cela devrait se traduire par une augmentation plus rapide des prestations. «Le régime sera en déficit et les fonds de placements s'épuiseront au plus tard en 2024». 

Pour maintenir l'équilibre, les taux de cotisations devraient être portés à 5,5% pour les actifs et 2,75% pour les retraités entre 2016-2020, puis respectivement à 6,7% et 3,35%, entre 2021 et 2025.

Mais ce qui menace le plus le régime, ce sont les charges liées au traitement des affections longues et coûteuses. «Celles-ci pourraient représenter les deux tiers du régime AMO-CNOPS en 2025».

Coté privé, la situation est tout autre. Les cotisations continueraient à dépasser les prestations. «Le régime CNSS dégagera annuellement en moyenne 1,8 milliard DH et le fonds de placement doublera de taille d'ici 2025».

Par Rachid Al Arbi
Le 15/12/2015 à 01h40