Le Maroc face à la pénurie mondiale de dispositifs médicaux

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Revue de presseKiosque360. La demande dépasse la capacité de production. Les importateurs peinent donc à approvisionner le système de santé et demandent une procédure exceptionnelle sur 5 mois.

Le 15/04/2020 à 18h45

Dans un contexte de pénurie mondiale de dispositifs médicaux, certains produits ne pourront être livrés qu’à la fin de l’année, révèle L’Economiste dans son édition du 16 avril. Pire, le journal pense que «la situation devrait s’aggraver à la reprise, ce qui risque de perturber l’approvisionnement du Maroc». Et pour cause. Le quotidien rappelle que «la procédure d’enregistrement des produits importés est contraignante et fastidieuse». Pour chaque produit, un certificat d’enregistrement auprès de la direction du Médicament et de la Pharmacie au ministère de la Santé est nécessaire. Il faut ainsi présenter les documents relatifs à chacun des dispositifs médicaux. «Sauf que ces documents doivent émaner de leur fabricant et non des intermédiaires internationaux», souligne le journal qui relève que «l’essentiel des dispositifs médicaux a été raflé au niveau mondial par les intermédiaires, au début de la crise». Il est donc conseillé au Maroc de changer de rythme d'homologation pour ne pas «se pénaliser sur le marché mondial».

L’Economiste indique que le ministère de la Santé avait mis en place une procédure plus souple pour l’obtention d’une autorisation spécifique Covid-19. Mais, apparemment, «elle n’a pas donné les résultats escomptés, notamment parce que les documents exigés ne sont pas faciles à obtenir auprès des fournisseurs en temps de crise». D’où la demande des professionnels des dispositifs médicaux de «lever provisoirement l’exigence du certificat d’enregistrement à l’importation de tous les dispositifs médicaux pendant les cinq prochains mois et de la remplacer par une déclaration de l’importateur» via internet. Le ministère se chargera ensuite des contrôles a posteriori, comme le précise le quotidien.

Outre la procédure, il y a la restriction des changes qui handicape les importateurs. La réglementation de change limite les prépaiements qu’exigent les fournisseurs à 200.000 dirhams seulement. Il est ainsi demandé de déplafonner ce montant, car il réduit la marge de manœuvre. Ceci dit, L’Economiste conseille aux opérateurs de faire preuve d’agilité en s’orientant vers d’autres fournisseurs pratiquant des prix compétitifs et capables de livrer dans des délais convenables.

Par Rachid Al Arbi
Le 15/04/2020 à 18h45