La DGI s’apprête à sévir contre les influenceurs

Direction générale des impôts

Revue de presseL’imposition des propriétaires de chaînes YouTube et des influenceurs sur Instagram, dont certains sont devenus de véritables entrepreneurs générant des profits importants, est en voie de concrétisation au Maroc. Le tout est de savoir comment. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 28/05/2023 à 21h15

Les youtubeurs et instagrameurs sont désormais dans le collimateur des autorités. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 19 mai. Ils devront bientôt s’attendre à une charge fiscale dans leur activité, pour certaines très lucrative.

Khalid Benali, expert en économie, précise que ce qui jadis était un passe-temps est aujourd’hui «une véritable profession pour de nombreuses personnes… À partir de là, cette activité ne relève plus simplement d’une occupation ordinaire, mais elle touche l’économie et la compétitivité. Elle crée des préférences parmi les consommateurs et acquiert une dimension marketing, puisqu’elle favorise et facilite les échanges entre les consommateurs et les opérateurs», relève-t-il.

Pour lui, il est nécessaire de mettre en place un mécanisme de déclaration. «On peut retrouver des contenus informatifs et positifs, mais aussi des pratiques frauduleuses où des produits de mauvaise qualité sont promus. Il est impératif de protéger les consommateurs dans ce domaine», soutient-il.

La mesure fiscale en question présente une complexité particulière lorsqu’il s’agit de trouver le mécanisme adéquat permettant d’estimer avec précision les revenus concernés, en raison de la présence de dons en nature, notamment à travers des placements de produits. «Néanmoins, quelques solutions sont envisageables», affirme Mohamed Boughaleb, expert-comptable cité par le quotidien. Parmi elles, la possibilité de demander aux plateformes telles que YouTube, Instagram, ou autres supports similaires, de prélever directement une retenue à la source sur les revenus.

Cependant, cette approche présente des difficultés, car YouTube n’est pas située au Maroc, ce qui rend compliqué le fait de contraindre la plateforme à effectuer cette retenue à la source.

Plusieurs voix se sont élevées pour demander une intervention gouvernementale visant à imposer des taxes aux propriétaires de ces chaînes. En témoigne le parti Union socialiste des forces populaires (USFP), pour qui l’équité fiscale est une priorité.

«Elle passe par l’élargissement de l’assiette fiscale et la participation de tous, selon les revenus et de façon équitable. C’est pour cela que, dans notre programme électoral, nous avions rappelé la nécessité et la facilité de faire le suivi des revenus générés sur Internet», confie Abderrahim chahid, membre du groupe socialiste au Parlement aux Inspirations Eco.

Même son de cloche chez le parti de l’Istiqlal. «Nous sommes pour l’élargissement de la base imposable de façon progressive et ciblée sur les nouvelles sources de revenus. Si ces derniers sont en devises, ils doivent être traités comme de l’exportation et être soumis à la même fiscalité» révèle, pour sa part, Adnane Benchekroune, membre du Parti de l’Istiqlal.

Par Nabil Ouzzane
Le 28/05/2023 à 21h15