Importation du blé dur de l’UE: le taux du droit de douane réduit à 2,5%

Le blé importé. (Photo d'illustration). ©FAO/Editorial use only. Photo credit must be given.

L’Administration des douanes a actualisé les contingents tarifaires agricoles prévus par l’Accord d’association Maroc-UE. La plupart des quotas et taux préférentiels restent inchangés, à l’exception du blé dur dont le droit appliqué recule légèrement, de 3% à 2,5%.

Le 08/10/2025 à 09h34

L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) a publié une circulaire définissant les contingents tarifaires agricoles applicables du 1er octobre 2025 au 30 septembre 2026, dans le cadre de l’Accord d’association entre le Maroc et l’Union européenne.

Cette mise à jour porte sur la «liste 3», qui regroupe certains produits agricoles et produits transformés non totalement libéralisés. Ceux-ci peuvent bénéficier de réductions de droits de douane, mais uniquement dans la limite de quotas précis.

Le droit sur le blé dur revu à la baisse

La nouvelle actualisation introduit un seul changement notable: le droit préférentiel sur le blé dur a été légèrement abaissé, passant de 3% à 2,5% pour un contingent de 50.000 tonnes importées, valable du 1er août au 31 mai. Pour les autres produits, les quotas et les taux appliqués restent identiques à ceux de l’an dernier.

Concernant les viandes et le bétail, la circulaire autorise l’importation de 40.000 veaux avec un droit de douane réduit à 2,5%. Elle prévoit également 4.000 tonnes de viande bovine de haute qualité, importables sans droits de douane, mais exclusivement réservées aux hôtels et restaurants classés. Pour la volaille, les quotas varient entre 400 et 1.400 tonnes, également exonérées de droits. En revanche, les viandes d’agneau, bien que sans limitation de quantité, sont soumises à un droit préférentiel particulièrement élevé de 200%, afin de dissuader les importations.

Suspension temporaire des droits

Certaines importations, comme les veaux, les viandes haut de gamme ou encore les amandes, bénéficient d’une suspension temporaire des droits de douane jusqu’au 31 décembre 2025, dans la limite des quotas fixés par la Loi de Finances.

Les volumes autorisés pour les produits laitiers restent inchangés: 1.500 tonnes de lait UHT exonérées de droits, 3.200 tonnes de lait en poudre taxées à 81,4%, à l’exception de 200 tonnes conditionnées en sacs de plus de 5 kg qui profitent d’un tarif réduit de 30,6%.

Pour les farines de blé tendre et de blé dur, les droits varient de 0% à 45,3% selon les catégories. L’objectif de cette politique est de trouver un équilibre entre la protection du marché national et la garantie d’un approvisionnement régulier, dans un contexte marqué par la sécheresse et l’instabilité des cours mondiaux.

Certains produits bénéficient d’un contingent à 0% de droit, comme les huiles d’olive (1.500 tonnes d’extra vierge et 500 tonnes de vierge), les pâtes alimentaires et le couscous (1.500 tonnes), les tomates préparées (1.000 tonnes) ainsi que les aliments pour animaux (30.000 tonnes).

Le blé dur, une céréale stratégique pour le Maroc

Le blé dur représente près de 10% des importations céréalières du Maroc. Entre janvier et juillet 2025, le Royaume a importé 5,85 millions de tonnes de céréales, soit une baisse de 11% par rapport à 2024. Mais, à l’inverse, les importations de blé dur ont bondi de 24%, atteignant 825.789 tonnes. Une progression qui reflète la forte demande de l’industrie de la semoule et des pâtes.

Traditionnellement, l’Union européenne – et surtout la France – occupe une place centrale parmi les fournisseurs du Maroc. Mais les aléas climatiques ayant affecté les récoltes en Europe ont poussé le Royaume à diversifier ses sources.

Le Maroc est ainsi devenu le deuxième importateur mondial de blé dur canadien, avec 1,14 million de tonnes achetées sur les 11 premiers mois de la campagne 2024/2025, selon les données de Statistique Canada.

Par Lahcen Oudoud
Le 08/10/2025 à 09h34