Fruit d’un accord-cadre signé fin 2021 entre l’Institut de recherche en énergie solaire et en énergies nouvelles (IRESEN), l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P) et le groupe OCP, la plateforme «Green H2A», dédiée à la recherche et à l’innovation dans l’hydrogène vert et ses applications au Maroc, sera opérationnelle avant la fin de l’année en cours. C’est ce qu’a révélé Samir Rachidi, directeur général de l’IRESEN, contacté par Le360.
«La plateforme Green H2A est en cours de construction et sera lancée d’ici la fin de l’année 2024. L’objectif principal est de tester et comparer les technologies d’électrolyse PEM et Alcaline, d’analyser l’impact de la variabilité du réseau électrique sur la production d’hydrogène et de former un capital humain capable de développer ces projets», a-t-il déclaré. L’infrastructure technologique, bâtie sur une superficie initiale de 5 hectares, est en train d’être développée sur le site industriel de Jorf Lasfar du groupe OCP.
Deux projets pilotes en cours de réalisation
Dans le pipe figurent deux projets pilotes. Le premier vise la production de quatre tonnes d’ammoniac vert par jour, avec une capacité d’électrolyse d’environ 4 mégawatts (MW), répartie entre 2 MW PEM et 2 MW Alcaline, en collaboration avec l’entreprise néerlandaise Proton Ventures. «Ce projet sera une première en Afrique, voire dans le monde, à une telle échelle», précise notre interlocuteur.
Le second concerne la production de méthanol vert afin de promouvoir la production de carburants verts destinés à la mobilité dans les secteurs maritime et aéronautique. «Nous avons également des projets en cours concernant le stockage et le transport de l’hydrogène vert», souligne Samir Rachidi.
Outre les entreprises et institutions marocaines, les initiateurs de «Green H2A » envisagent également de collaborer avec des entités internationales. «Grâce à cette plateforme, nous souhaitons encourager des coopérations avec des acteurs internationaux de l’hydrogène vert, en attirant les meilleurs talents et chercheurs dans ce domaine. Des partenaires français, espagnols, néerlandais, belges, japonais, coréens, allemands et américains ont exprimé leur intérêt pour rejoindre cette plateforme», soutient le directeur général de l’IRESEN.
Accompagner la mise en œuvre de l’«Offre Maroc»
Cette plateforme devrait permettre au Maroc de construire une filière dédiée à l’hydrogène vert et ses dérivés, et de mieux accompagner la mise en œuvre de l’«Offre Maroc», lancée le 11 mars dernier par le gouvernement, document destiné aux investisseurs étrangers souhaitant s’impliquer dans le secteur.
Lire aussi : Hydrogène vert: foncier, incitations fiscales et douanières, gouvernance… Tout sur la circulaire de «l’Offre Maroc»
D’après Samir Rachidi, l’IRESEN souhaite aussi se positionner sur l’«Offre Maroc» en établissant des partenariats de recherche avec des entreprises désireuses de développer des projets d’hydrogène vert dans le Royaume. «Depuis 2017, l’IRESEN est un pionnier dans l’élaboration d’une feuille de route pour la mise en place d’une filière d’hydrogène vert au Maroc. Nous avons mené plusieurs études de terrain pour analyser l’impact socio-économique de ces projets ainsi que les opportunités pour le pays. En tant qu’initiateurs, nous souhaitons continuer à soutenir le Maroc dans la réalisation de projets d’hydrogène vert», affirme-t-il.