La hausse du Smig de 10% en deux phases à partir de 2025, ainsi que l’augmentation des salaires des fonctionnaires de 1.000 dirhams en deux temps à partir de juillet prochain, ne permettront de couvrir que partiellement l’inflation projetée, indique L’Économiste de ce jeudi 30 mai 2024, citant le Centre marocain de conjoncture (CMC).
Selon le CMC, ces revalorisations arriveront difficilement à couvrir l’évolution des prix projetée à l’horizon 2026, si l’on prend en compte les fortes hausses enregistrées depuis le début de la décennie.
«La situation devient plus problématique lorsqu’on considère les gains de productivité enregistrés durant la même période et leurs implications en termes de répartition des revenus. Le décalage entre la dynamique des prix et celle des salaires prend alors une dimension plus importante», écrit le quotidien.
Autrement dit, même si les entreprises augmentent leurs gains grâce à une meilleure productivité, les travailleurs ne bénéficient pas pleinement de ces gains, ce qui accentue l’écart entre l’évolution des prix et des salaires.
Le CMC rappelle également qu’au cours de la période 2021-2024, la perte de pouvoir d’achat due à la hausse du coût de la vie a été évaluée à 16,6%.
«En parallèle, la revalorisation du Smig au cours de cette même période n’a pas dépassé 10%, ne permettant de rattraper qu’à peine deux tiers de la perte de pouvoir d’achat depuis 2021», précise le quotidien.
L’effet total de l’augmentation du Smig sur deux ans se situerait à moins de 1%.
En revanche, la décision d’augmenter les salaires du personnel de l’État de 1.000 dirhams, étalée sur deux ans, aura un effet plus notable sur les dépenses publiques.
Cette augmentation se traduirait par un surcroît de dépenses de fonctionnement pouvant atteindre un total de 5 milliards de dirhams pour la seule année en cours.
«En d’autres termes, les finances publiques devront supporter une charge supplémentaire importante, augmentant ainsi le déficit par rapport aux projections budgétaires initiales. Ce montant pèsera sur le déficit budgétaire de près de 4% par rapport aux prévisions établies en début d’exercice», conclut L’Économiste.