Hausse du salaire minimum en Espagne: les producteurs locaux de fruits et légumes redoutent la concurrence marocaine

Cecilio Peregrín González, président de la Fédération espagnole des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX).

À la suite de l’augmentation du salaire minimum de 4,4% en Espagne, les producteurs et exportateurs locaux de fruits et légumes redoutent une hausse de leurs coûts et une perte de compétitivité face à leurs homologues marocains.

Le 13/02/2025 à 14h11

Le gouvernement espagnol a décidé, le lundi 10 février, une augmentation de 4,4%, soit 50 euros brut, du salaire minimum interprofessionnel (SMI). Cette revalorisation, la septième opérée sous le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez (pour une hausse totale de 61% depuis 2018), portera le SMI espagnol à 1.184 euros brut mensuels, et sera appliquée rétroactivement à partir de janvier 2025.

Devant bénéficier, d’après le gouvernement, à plus de 2,5 millions de personnes, cette décision n’est pas du goût des producteurs et exportateurs espagnols de fruits et légumes. Selon eux, elle devrait alourdir leurs coûts et, par ricochet, réduire la compétitivité des exploitations fruitières et maraîchères espagnoles sur les marchés nationaux et communautaires, notamment face à la production d’autres pays, principalement le Maroc.

Cette crainte a été exprimée par la Fédération espagnole des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX), dont la commission de direction, composée de représentants des associations implantées dans les principales zones de production, s’est réunie le mercredi 12 février à Madrid.

Appel à la préférence communautaire

Dans un communiqué diffusé au terme de cette réunion, la FEPEX a cité nommément le Maroc, «où le salaire moyen des ouvriers agricoles est de 276 euros». Elle a également évoqué d’autres pays de l’Union européenne (UE), dont le Portugal, où le salaire moyen des ouvriers agricoles est de 870 euros.

Pour faire face à cette situation, les producteurs et exportateurs espagnols proposent, entre autres, l’option d’un protectionnisme qui ne dit pas son nom. Ils estiment ainsi que l’une des principales lignes d’action de la nouvelle Commission européenne, qui présentera la semaine prochaine sa «Vision pour l’agriculture et l’alimentation», devra obéir à la préférence communautaire, à travers un cadre réglementaire qui avantage la production dans l’UE.

Par Lahcen Oudoud
Le 13/02/2025 à 14h11

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