Faillites en série dans le secteur de la restauration

Entre 25 et 30% des cafés et restaurants sont au bord de la faillite.. DR

Revue de pressePression fiscale et sociale, concurrence déloyale émanant des cafés ambulants, hausse importante des prix des produits alimentaires. Ce sont les raisons évoquées pour expliquer les faillites qui s’enchaînent dans le secteur de la restauration. Cet article est une revue de presse tirée de l’hebdomadaire Maroc Hebdo.

Le 17/12/2023 à 21h29

Les cafés et les restaurants au Maroc vivent actuellement un véritable calvaire économique. Entre 25 et 30% des cafés et restaurants sont au bord de la faillite, alerte l’hebdomadaire Maroc hebdo.

«Bien que les chiffres ne soient pas officiels, la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants estime que les fermetures s’enchaînent dans le secteur, année après année. Selon son président, Noureddine El Herrak, il y a plusieurs raisons à cette situation dramatique», lit-on.

La première a trait à la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires dont notamment les fruits et les légumes. Certaines hausses ont atteint jusqu’à 400%. La deuxième raison: la pression exercée par les communes et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sur les professionnels pour régulariser leur situation sociale et fiscale.

«Les communes et la CNSS ont infligé des amendes considérables aux professionnels que ces derniers sont incapables de régler. Et ce compte tenu des conséquences dramatiques de la crise du Covid sur l’activité des cafés et des restaurants», estime Noureddine El Herrak.

Acculés, les professionnels se tournent vers le gouvernement pour trouver des solutions à leurs difficultés. Dans des lettres adressées à la ministre de l’Économie, Nadia Fettah Alaoui, et à celui de l’Industrie, Ryad Mezzour, en date du vendredi 8 décembre 2023, la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants dénonce le climat économique désastreux dans lequel travaillent les professionnels et demandent la promulgation d’un «décret de faillite» pour leur permettre de fermer leurs business sans mettre en péril la situation sociale de leurs employés. En effet, des milliers d’emplois sont menacés, et des familles entières risquent de basculer dans la précarité.

Pour Noureddine El Herrak, «ce décret de faillite vise à instaurer une procédure administrative simplifiée qui permettra aux propriétaires de cafés de changer leurs activités ou carrément mettre la clé sous le paillasson et aux employés de bénéficier d’indemnités sociales pour ne pas sombrer dans la misère».

Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération marocaine des cafés et de la restauration rapide, Mohamed Abou El Fadel, pour expliquer la crise, cite d’autres raisons dont notamment la concurrence déloyale qui émane des cafés ambulants.

Une nouvelle génération de cafés et restaurants qui offrent probablement à leurs clients des produits à des prix très attractifs, mais dont la qualité pourrait laisser à désirer. «Notre fédération a alerté à plusieurs reprises le ministère de l’Intérieur sur le danger que représente ces unités mobiles sur notre profession, mais en vain», se plaint, ainsi, Mohamed Abou El Fadel. Et d’ajouter que «si le gouvernement n’entreprend pas des actions urgentes, c’est tout le secteur qui va s’effondrer. Ce qui menace le pays d’une crise sociale sans précédent», affirme-t-il.

Par Nabil Ouzzane
Le 17/12/2023 à 21h29

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Même situation en tunisie et en france . Je croix le phénomène touche la majorité. Il faut étudier sincèrement ce dossier et trouver des solutions pour sauver les patrons et les ouvriers et leurs familles et l économie du pays dont il profite. A mon avis il faut que le gouvernement exige des strictes lois concernant l autorisation de ce busness . Par conséquent les autorités régionales et nationales participent par leurs incapacités et leurs clientismes de résoudre le problème d emploi malgré qu il ya des ministères de l emploi et celui de l économie - plan et les affaires sociales et l interieur et le parlement et le présidant et le roi ,ont tous un œil fermé et l autre clipse c est qui encourage les gens d investir au café ,restaurant, fast food ambulant d une façon anarchique

Les prix affichés par certains restaurants au Maroc sont incompréhensibles. On mange à Marrakech ou à Casa plus cher que certaines grandes villes européennes, ce qui est incompréhensible. Et on vient me raconter que les petites gargottes du coin leur font une concurrence déloyale. Il y a quelque chose qui m'échappe.

Soyons sérieux et francs envers nous même, en matière de restaurant, le marocain lambda n'est pas une fine bouche. Il cherche plus le rapport qualité prix dans son assiette, surtout en cette époque calamiteuse de disette. Les Restaurateurs se sont égarés en cours de route, en privilégiant la rentabilité économique pure au dépend de la promotion culinaire, gastronomique et gustative, ils se sont retrouvés avec un consommateur marocain inculte de la belle assiette et de la bonne franquette, qui ira plutot vers Un tajine, une shwaya de sardines, ou une tete d'agneau dans un souk, ce qui remplira largement la panse à notre Gargantua marocain et sa famille nombreuse. Pour le raffinement, seuls les 0,05 % demeurent portés sur les mets exquis, et la encore nos chefs ne sont pas au rendez-vous.

Il y a trop d'etablissements ouverts par quiconque ne sait ou investir d'autre que dans les cafes et le batiment, literallement collés les uns aux autres (vivement un chainage)... alors meme que la taille de la clientele n'augmente pas voire diminue, a vu son pouvoir d'achat fondre et que beaucoups de cafés surfacturent a outrance pour des portions minuscules. Moins d'etablissements veut dire moins de casse - si vous n'arrivez pas a faire marcher l'affaire il vaut mieux arreter plutot qu'attendre que vos concurrents ferment les premiers.

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