Les cafés et les restaurants au Maroc vivent actuellement un véritable calvaire économique. Entre 25 et 30% des cafés et restaurants sont au bord de la faillite, alerte l’hebdomadaire Maroc hebdo.
«Bien que les chiffres ne soient pas officiels, la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants estime que les fermetures s’enchaînent dans le secteur, année après année. Selon son président, Noureddine El Herrak, il y a plusieurs raisons à cette situation dramatique», lit-on.
La première a trait à la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires dont notamment les fruits et les légumes. Certaines hausses ont atteint jusqu’à 400%. La deuxième raison: la pression exercée par les communes et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sur les professionnels pour régulariser leur situation sociale et fiscale.
«Les communes et la CNSS ont infligé des amendes considérables aux professionnels que ces derniers sont incapables de régler. Et ce compte tenu des conséquences dramatiques de la crise du Covid sur l’activité des cafés et des restaurants», estime Noureddine El Herrak.
Acculés, les professionnels se tournent vers le gouvernement pour trouver des solutions à leurs difficultés. Dans des lettres adressées à la ministre de l’Économie, Nadia Fettah Alaoui, et à celui de l’Industrie, Ryad Mezzour, en date du vendredi 8 décembre 2023, la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants dénonce le climat économique désastreux dans lequel travaillent les professionnels et demandent la promulgation d’un «décret de faillite» pour leur permettre de fermer leurs business sans mettre en péril la situation sociale de leurs employés. En effet, des milliers d’emplois sont menacés, et des familles entières risquent de basculer dans la précarité.
Pour Noureddine El Herrak, «ce décret de faillite vise à instaurer une procédure administrative simplifiée qui permettra aux propriétaires de cafés de changer leurs activités ou carrément mettre la clé sous le paillasson et aux employés de bénéficier d’indemnités sociales pour ne pas sombrer dans la misère».
Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération marocaine des cafés et de la restauration rapide, Mohamed Abou El Fadel, pour expliquer la crise, cite d’autres raisons dont notamment la concurrence déloyale qui émane des cafés ambulants.
Une nouvelle génération de cafés et restaurants qui offrent probablement à leurs clients des produits à des prix très attractifs, mais dont la qualité pourrait laisser à désirer. «Notre fédération a alerté à plusieurs reprises le ministère de l’Intérieur sur le danger que représente ces unités mobiles sur notre profession, mais en vain», se plaint, ainsi, Mohamed Abou El Fadel. Et d’ajouter que «si le gouvernement n’entreprend pas des actions urgentes, c’est tout le secteur qui va s’effondrer. Ce qui menace le pays d’une crise sociale sans précédent», affirme-t-il.