Exploitation des carrières de gisements naturels: Nizar Baraka impose plus de contrôle… Et d'équipements technologiques

Une carrière de sable, en exploitation au Maroc. 

Une carrière de sable, en exploitation au Maroc.  . Véronique de Viguerie / GEO

Publiée au Bulletin officiel, une décision du ministère de l’Equipement et de l’eau mentionne que désormais des mesures de contrôle plus strictes seront prises dans l'exploitation des carrières de différents gisements naturels. Autre mesure: l'équipement en nouvelles technologies, pour un suivi transparent et en temps réel de ces exploitations.

Le 10/11/2022 à 07h31

Serait-ce le début de la fin du chaos qui prédomine dans la gestion et exploitation des carrières au Maroc? A en croire la décision prise par Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’eau, publiée dans la livraison du Bulletin officiel du 31 octobre 2022, ce serait bien le cas. Le ministère qu'il dirige, celui de l'Equipement et de l'eau, entend imposer plus de contrôle, mais aussi plus de moyens technologiques, à même de garantir un suivi, en temps réel et en toute transparence, de l’exploitation de ces gisements naturels.

Les opérateurs de cette filière devront donc désormais se pourvoir d’équipements et de matériel technique (toute une liste ayant été définie à cette fin) à même de permettre un système de contrôle à distance de l’état des carrières de sable en exploitation. Parmi ces investissements rendus nécessaires, un logiciel informatique à acquérir, afin de calculer l'exacte quantité extraite ou en cours d’extraction dans une carrière donnée.

La décision publiée au Bulletin officiel impose également d'acquérir un autre type de logiciel, à même d’élaborer des plans et des conceptions topographiques, de même qu’un système de localisation GPS, ainsi que des caméras de surveillance qui permettent de stocker, à flux tendus, les données sur un laps de temps d'au moins deux mois. Des scanners 3D seront également requis dans l'exploitation de ces carrières, des mesures valables pour l'ensemble des gisements, quelle qu’en soit la nature.

S’agissant des carrières situées en mer, le texte mentionne le fait qu'il faudra désormais à l'exploitant de s'équiper d'un système informatique dédié, pour le suivi et le contrôle à même les navires, avec des technologies embarquées à même de permettre l’enregistrement des données de dragage. Ce système devra notamment contenir un tracé du dragage proprement dit, l’état de ces opérations, la profondeur et l’épaisseur de l’opération de dragage, ainsi que le niveau de remplissage du conteneur du navire et une évaluation des volumes dragués.

Sur ce volet précis, un ordinateur central relié, à terre, est aussi requis. Pourvu d'un système de transmission du transfert en temps réel des données vers un bureau central, il permettra de collecter et de stocker les données recueillies sur le site exploité en mer. L'exploitant devra aussi s'équiper d'un Système d’identification automatique (AIS) du navire de dragage, et d'un sondeur.

Les exploitants des différentes carrières du Royaume bénéficient d’un délai, afin de s’équiper en conséquence. Ces nouvelles règles devront entrer en vigueur dans les 12 mois qui suivent la publication de cette décision au Bulletin officiel. Question: se conformeront-ils à cette décision? Le ministère, dans la publication de cette décision, a d'ores et déjà prévu des mesures contraignantes, bien souvent plus que nécessaires, afin d'en finir enfin avec certains laisser-aller, injustifiés et préjudiciables, économiquement, mais surtout écologiquement.

Par Tarik Qattab
Le 10/11/2022 à 07h31