Erfoud, capitale des dattes, ouvre ses portes pour le 14ᵉ Sidattes

Le ministre de l’Agriculture lors de l’ouverture du Sidattes 2025 à Erfoud, placé sous le thème: “La gestion durable des ressources en eau

Le 30/10/2025 à 10h44

VidéoJusqu’au 2 novembre, la 14ème édition du Salon international des dattes au Maroc (Sidattes 2025) prend ses quartiers à Erfoud. Les exposants, venus de tout le Maroc, présentent leurs produits en reflétant la richesse et la diversité de cette filière emblématique.

Erfoud, dans cette ville que l’on surnomme la porte du désert, s’ouvre dès ce mercredi 29 octobre, et jusqu’au 2 novembre, la 14ème édition du Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES). Le rendez-vous annuel des amoureux du palmier dattier et de son fruit mythique.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari a souligné l’importance de ce salon pour le développement des zones oasiennes. «Ce rendez-vous revêt une grande importance pour sa majesté le Roi, qui a appelé à accorder une attention particulière à ces régions vitales, tant sur le plan économique que culturel», a-t-il déclaré.

Cette année, le Sidattes met en avant un enjeu crucial: la gestion durable des ressources hydriques, essentielle pour préserver les oasis et assurer le développement du palmier dattier. Les palmeraies marocaines sont le cœur battant de ces territoires: elles nourrissent des familles, protègent la biodiversité et façonnent l’identité culturelle du pays.

Le ministre a rappelé que, dans le cadre de la stratégie «Génération Green», le ministère accompagne les producteurs, les jeunes ruraux et les femmes pour soutenir la relance et la modernisation du secteur. Le ministre a annoncé une production prévisionnelle de 160.000 tonnes de dattes, soit une hausse de 55% par rapport à la saison précédente, signe que «les oasis retrouvent leur vitalité et leur prospérité».

Sur 40.000 m², plus de 230 exposants marocains et internationaux présentent dattes et produits dérivés. Le pôle Rahba devient le cœur commercial où coopératives et GIE valorisent leurs trésors. Le pôle Régions célèbre les quatre zones productrices: Drâa-Tafilalet, l’Oriental, Souss-Massa et Guelmim-Oued Noun. Les visiteurs découvrent également l’élevage oasien, les produits du terroir et les innovations agricoles, tout en partageant des moments conviviaux et pédagogiques, parfois ponctués de rires d’enfants explorant l’univers des oasis.

Les stands s’alignent sous de grandes tentes couleur ocre, pareilles à des oasis éphémères. Le visiteur est happé par l’odeur sucrée du Mejhoul, la star incontestée des dattes marocaines. À côté, trônent fièrement les variétés Aguelid, Ahardane, Aziza ou encore Boufeggous, chacune avec son caractère.

Le Maroc, 3ème au Maghreb et 7ème mondial en superficie de palmeraies avec 67.000 ha, demeure un acteur incontournable de la filière dattière. Avec 7,2 millions de palmiers, un rendement moyen de 25 kg par pied et une production annuelle avoisinant les 133.000 tonnes, la datte contribue à hauteur de 40 à 60% du revenu agricole pour plus de 2 millions d’habitants et génère l’équivalent de 17.800 emplois permanents. Au-delà de la production alimentaire, le palmier nourrit l’artisanat, la construction et même la production énergétique locale.

Depuis ses origines dans la Foire des dattes du Tafilalet en 1940, jusqu’aux impulsions royales du roi Mohammed VI, le Sidattes s’est imposé comme un carrefour stratégique de savoir-faire, de commerce et de préservation culturelle. En 2025, Erfoud sera à nouveau le théâtre d’un rendez-vous unique, où tradition et modernité s’entrelacent pour assurer l’avenir durable des oasis marocaines.

À mesure que le jour décline, la ville se teinte d’ambre. Les visiteurs s’attardent encore, un verre de lait à la main, quelques dattes dans la paume. Le goût sucré colle aux doigts, la chaleur du désert se fait plus douce. Erfoud, fidèle à sa réputation, rappelle que la datte n’est pas seulement un fruit: c’est une mémoire vivante, un pont entre la terre et le ciel et un patrimoine vivant qui continue de nourrir le corps, le cœur et l’âme.

Par Najwa Targhi
Le 30/10/2025 à 10h44