Ils sont âgés de 15 à 24 ans, constituent un effectif global de 1,5 million de Marocains et ils sont actuellement sans emploi, sans éducation et sans formation. C’est ce que révèle le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 10 mai, citant un avis du avis du Conseil économique social et environnemental (CESE), intitulé «Les jeunes Neet: quelles perspectives d’inclusion socio-économique?».
Par Neet, il faut entendre des personnes «not in education, employment or training». Une situation en marge du système et en dehors des radars gouvernement. Pire encore: «En élargissant la tranche d’âge à 35 ans, le nombre de Neet atteint 4,3 millions de personnes. Un chiffre très inquiétant, qui illustre l’incapacité des politiques publiques à s’emparer du problème ou du moins l’insuffisance des stratégies et politiques publiques consacrées à l’intégration de cette catégorie particulièrement vulnérable», écrit le quotidien.
Pour l’institution constitutionnelle présidée par Ahmed Chami, la persistance de l’exclusion des jeunes Neet au Maroc est porteuse de risques qui menacent la cohésion et la stabilité sociale en alimentant la pauvreté, la vulnérabilité, les inégalités sociales et territoriales. Elle induit un phénomène patent de découragement des jeunes, des troubles psychologiques, et constitue un terreau propice au développement de la délinquance et de l’extrémisme.
Sur l’ensemble de la population concernée, «le taux chez les femmes s’élève à 38,8%, soit presque trois fois celui enregistré chez les hommes, de l’ordre de 13,6%. On y retrouve également une prédominance des jeunes inactifs, à hauteur de 70%. En plus de leur inactivité, ces jeunes se caractérisent dans leur grande majorité par un niveau d’éducation très modeste qui les maintient dans la précarité».
Environ 40% d’entre eux ont un niveau d’éducation nul ou inférieur au collège, et 8% à peine ont un niveau d’études supérieures. En outre, la probabilité d’être en situation de Neet s’accroît de 1,15 fois par année supplémentaire de scolarité non-achevée. En ce qui concerne le milieu de résidence, le taux en milieu rural est de 32% contre 21,9% en milieu urbain. Le taux des jeunes dans cette situation entre 2012 et 2019 s’est élevé à 76% en milieu rural, contre 61% en milieu urbain.