Le Maroc fait une sortie à l’international pour une levée de fonds. «Il s’agirait, de sources bien informées, d’une levée qui se situerait entre deux et trois milliards de dollars sur le marché international de la dette», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 23 février, citant une source au Trésor. L’objectif est de financer le déficit budgétaire de l’année 2023.
La directrice du Trésor, Faouzia Zaaboul, citée par le quotidien, le confirme. «Nous entamons notre roadshow aujourd’hui pour préparer une levée de fonds sur les marchés financiers internationaux». Des banques d’affaires ont également été mandatées pour préparer une éventuelle sortie à l’international, qui se fera exclusivement en dollar. «Ce sont donc BNP Paribas, Citi, Deutsche Bank et JP Morgan, qui accompagnent la délégation marocaine dans cette tournée, en organisant une série de réunions physiques avec des investisseurs obligataires qualifiés notamment aux États-Unis et à Londres, à partir de ce jeudi 23 février», lit-on.
Le Maroc est noté BB+ selon Standard & Poor’s et Ba1 par Moody’s. L’importance de ces notations est telle «qu’elles influent sur la signature du Maroc (spread)». Pour ce qui est des maturités, des acteurs du marché évoquent une durée de 5 ans qui pourrait optionnellement être étendue au long termes (10 et 12 ans).
«Dans tous les cas, ce financement à l’international s’inscrit dans le cadre de la loi de Finances 2023», précise Les Inspirations Eco. Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, avait d’ailleurs indiqué en juin dernier que «des discussions entre le Trésor et les banques conseil sont déjà engagées pour tâter le terrain auprès des investisseurs internationaux, évaluer les conditions de prêts sur les marchés mondiaux et voir comment évolue la prime de risque du Maroc dans les conditions actuelles».
Cela étant, «c’est la première fois que le Trésor se dirige directement vers le marché international. Il marque une rupture dans ses modalités de financement. On s’est habitué globalement au fait que le déficit soit financé en interne de manière prépondérante», explique un opérateur financier cité par le journal.