Dette extérieure: voici les principaux créanciers du Maroc

À fin 2022, l’encours de la dette extérieure publique marocaine s’est établi à 423,6 milliards de dirhams. (Photo d'illustration). Le360 : DR

Le rapport accompagnant le nouveau projet de loi de finances donne l’occasion de mesurer l’ampleur de la dette extérieure publique. Voici les principaux créanciers du Maroc, selon les derniers chiffres disponibles, arrêtés à fin décembre 2022.

Le 24/10/2023 à 12h33

À fin 2022, l’encours de la dette extérieure publique marocaine s’est établi à 423,6 milliards de dirhams, correspondant à 31,8% du PIB, en hausse de 11,3% par rapport à l’année 2021.

La structure de la dette extérieure publique par créanciers, à fin 2022, demeure majoritairement composée des emprunts contractés auprès des créanciers officiels (bilatéraux et multilatéraux), avec un encours représentant 75,2% de l’encours total.

La BIRD, premier créancier du Maroc

L’encours de la dette extérieure contractée auprès des créanciers multilatéraux s’est établi, à fin 2022, à 222,2 milliards de dirhams, ou près de 52,4% de l’encours de la dette extérieure publique, enregistrant ainsi une augmentation de 35,1 milliards de dirhams par rapport à fin 2021.

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD, filiale de la Banque mondiale), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) demeurent les principaux détenteurs de cette dette, et ce, avec des encours respectifs de 93,1 milliards de dirhams (soit 41,9% du total de la dette multilatérale), 52,3 milliards de dirhams (23,5%) et 34,3 milliards de dirhams (15,5%).

Une part de 12,2% de la dette multilatérale est contractée auprès des organismes islamiques et arabes, avec un encours de 27 milliards de dirhams. Le premier créancier de ce groupement demeure le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), avec un encours de 14 milliards de dirhams (soit 6,3% de la dette multilatérale), suivi de la Banque islamique de développement (BID), dont l’encours s’est établi à 8,9 milliards de dirhams (4%), et du Fonds monétaire arabe (FMA), avec 4,1 milliards de dirhams (1,9%).

La France, premier créancier bilatéral

À l’égard des créanciers bilatéraux, l’encours de la dette extérieure publique s’est élevé, à fin 2022, à 96,5 milliards de dirhams, représentant ainsi 22,8% de l’encours total de la dette extérieure publique. Cette catégorie de dette du secteur public reste concentrée à hauteur de 72,3% sur les pays de l’Union européenne, de 12,9% sur le Japon et de 10,3% sur les pays arabes.

Quatre créanciers détiennent près de 82,8% du stock de la dette bilatérale. Il s’agit de la France, premier créancier bilatéral du Maroc avec un encours de 37,8 milliards de dirhams (soit 39,2% du total de la dette bilatérale), suivie de l’Allemagne, avec 23,6 milliards de dirhams (24,5%), du Japon, qui détient une dette de 12,4 milliards de dirhams (12,9%), et de l’Arabie Saoudite, avec 6 milliards de dirhams (6,2%). Le groupement des pays arabes totalise quant à lui un encours de 10 milliards de dirhams, ou 10,3% du total de la dette bilatérale.

À noter que la dette extérieure du Trésor excède celle des autres emprunteurs publics (garantie et non garantie) pour la 3ème année consécutive depuis 2015. Son encours a ainsi atteint 228,9 milliards de dirhams, soit une part de 54% de l’encours total de la dette extérieure publique.

L’encours de la dette extérieure des autres emprunteurs publics s’est établi, pour sa part, à 194,7 milliards de dirhams, représentant ainsi 46% de l’encours total de la dette extérieure publique. Le premier groupement des emprunteurs publics hors Trésor reste celui des établissements et entreprises publics (EEP), avec un encours de 186,6 milliards de dirhams.

Cinq principaux emprunteurs détiennent près de 80,4% de cet encours, à savoir l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE, 25,3%), le groupe OCP (23,6%), l’Office national des chemins de fer (ONCF, 12,6%), Autoroutes du Maroc (ADM, 9,5%) et Masen (9,4%).

Par Ayoub Khattabi
Le 24/10/2023 à 12h33