La «Beldia», variété de cannabis 100% locale, est l’une des plus prisées par les agriculteurs opérant dans le secteur naissant de la culture légale du cannabis. Un engouement dont la première explication est sa parfaite compatibilité avec les méthodes de culture sèche (Bour). C’est ce qu’a relevé hier, vendredi 17 mai à Casablanca, Mohammed El Gerrouj, directeur général de l’Agence nationale de régulation des activités relatives au cannabis (ANRAC), en marge de sa participation à un atelier de travail sur le cannabis et ses vertus médicinales.
Contrairement aux variétés importées, qui nécessitent souvent d’importantes ressources en eau, la «Beldia» peut prospérer avec un effort minimal d’irrigation. Cette caractéristique est, on s’en doute, cruciale pour les petits agriculteurs, surtout dans les régions où les ressources hydriques sont limitées et où l’irrigation est un défi majeur. Cette variété offre par conséquent une alternative viable et économiquement avantageuse, permettant à ces opérateurs de cultiver leurs terres sans compromettre leur capital hydrique, nous explique un agronome.
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C’est pour cette raison que l’ANRAC a instauré une gestion intelligente et contrôlée de la culture de la «Beldia». «Les agriculteurs sont très demandeurs, parce que si tout le monde attend les graines importées, on ne pourra pas avancer par rapport à l’objectif des petits agriculteurs, qui ne disposent pas de suffisamment d’eau», a noté Mohammed El Gerrouj.
Concernant les produits développés à partir de la «Beldia», le directeur général de l’ANRAC a signalé que cette variété est réservée à l’industrie pharmaceutique, conformément aux dispositions l’article 6 de la loi n°13-21 relative aux usages licites du cannabis, puisque sa teneur en tétrahydrocannabinol (THC) est supérieure à 1%. Il a d’ailleurs précisé que si les opérateurs de l’industrie pharmaceutique n’en achètent pas, les transformateurs seront dans l’obligation de détruire l’excès de THC et pour revenir à une teneur inférieure à 1%, avant de procéder à la vente de leurs produits.
Pas moins de 150 écotypes de «Beldia» identifiés
Mettant en avant les efforts déployés pour préserver et promouvoir cette variété, Mohammed El Gerrouj a insisté sur le fait que «rien n’a été laissé au hasard». Il a ainsi rappelé que l’ANRAC a signé une convention avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), à hauteur de 10 millions de dirhams, pour soutenir les recherches scientifiques relatives à la «Beldia», et que jusqu’à présent, celles-ci ont pu identifier 150 écotypes différents de cette variété.
Avec une gestion optimisée et des investissements ciblés, la «Beldia» est en passe de devenir une pierre angulaire de l’économie du cannabis médical au Maroc, apportant des avantages inédits, tant pour les agriculteurs que pour l’industrie pharmaceutique.