Conflit Russie-Ukraine: des effets irrémédiables sur les échanges commerciaux avec le Maroc

Une moissonneuse-batteuse décharge du blé dans un champ près du village de Krasne, dans la région de Chernihiv, à 120 km au nord de Kiev, le 5 juillet 2019.

Une moissonneuse-batteuse décharge du blé dans un champ près du village de Krasne, dans la région de Chernihiv, à 120 km au nord de Kiev, le 5 juillet 2019. . AFP

Revue de presseKiosque360. Il est certainement trop tôt de mesurer l'ampleur de l'impact du conflit en Ukraine sur l'économie nationale. Une chose est certaine: les répercussions sur cette dernière seront importantes, vu les échanges commerciaux entre le Royaume et les deux pays en guerre. Cet article est une revue de presse du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 28/02/2022 à 21h26

L'invasion russe de l’Ukraine va sans aucun doute avoir des répercussions sur l'économie marocaine. Le conflit impacte déjà les cours mondiaux (céréales ou pétrole). Dans son édition du1er mars, Les Inspirations ECO estime "qu’il est trop tôt pour parler de l'impact de la crise sur l’activité des opérateurs nationaux, du fait que ces derniers ont déjà constitué leurs stocks".

Toutefois, le journal pense que "si la crise se prolonge dans le temps, il ne serait pas surprenant que «le problème ait des répercussions sur les prix à l’importation". Même le gouvernement en est convaincu.

Le quotidien rappelle que "Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement a affirmé que le conflit entre l’Ukraine et la Russie aura un impact sur le niveau des prix, notamment ceux du pétrole et du blé", même s'il "n’y aura ni problème ni effet sur l’approvisionnement du marché local". Mais pour le journal, "il va falloir attendre un peu pour voir quelle va être la situation sur le marché Ukrainien". Il assure, cependant que des solutions de substitution existent notamment via d'autres pays comme la Turquie, le Brésil, voire même en Europe.

En attendant, Les Inspirations ECO détaille les échanges extérieurs marocains avec les deux belligérants. Se basant sur les statistiques de l’Office des changes, il note que "les importations marocaines d’Ukraine sont évaluées à 2,697 milliards de dirhams en 2021". Il s’agit en grande partie (42%) de blé. Le reste est constitué de tourteaux et autres résidus des industries alimentaires (20%), de produits sidérurgiques en fer et aciers non alliés tels que des demi-produits et des fontes brutes et ferro-alliages divers et du tabac, tous deux à hauteur de 7%.

Le quotidien se veut rassurant estimant qu'aucune pénurie n’est, pour l'heure, envisageable, même si le cours de la tonne de blé a augmenté de 10% le 24 février, à l’annonce du déclenchement du conflit entre l’Ukraine et la Russie, et que le Maroc importe des quantités conséquentes de cette région.

Le journal pense que la situation pourrait impacter plus lourdement que prévu les finances publiques puisque le Royaume importe, également, des matières synthétiques et ustensiles divers en plastique d’Ukraine (5%). Il y a aussi des munitions et armes blanches, des céréales utilisées dans l'alimentation animale (maïs et d’orge). Parallèlement, le Maroc expédie des engrais naturels et chimiques, à hauteur de 72%. Il exporte aussi des voitures de tourisme (23% de la valeur des exportations vers l’Ukraine).

Pour ce qui est des exportations vers la Russie en 2021, elles s’élèvent à 653,77 millions de dirhams et elles sont principalement constituées d'agrumes (323,28 millions de dirhams), de fruits frais ou secs, congelés ou en saumure (98 millions de dirhams), de poissons frais, salés, séchés ou fumés (60,20 millions de dirhams), de sucre brut ou raffiné (42,11 millions de dirhams), de crustacés, mollusques et coquillages (39,90 millions de dirhams), de fraises et framboises (22,58 millions de dirhams), de produits de parfumerie ou de toilette et préparations (15,79 millions de dirhams). Sans oublier, les circuits intégrés et micro-assemblages électroniques (6,25 millions de dirhams), et enfin les parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme (5,72 millions de dirhams).

Par Rachid Al Arbi
Le 28/02/2022 à 21h26