Cigarettes: voici pourquoi la consommation a baissé au Maroc

Unité de fabrication de cigarettes. (Photo d'illustration)

Unité de fabrication de cigarettes. (Photo d'illustration) . Dr

Le marché des tabacs manufacturés s’est rétracté d’environ 9% au titre de l’année 2019, pour s’établir à 13.8 milliards de cigarettes, soit une baisse de quantité équivalente à environ 1,5 milliard de tiges.

Le 01/02/2020 à 14h09

Ce fléchissement est dû principalement à l’augmentation brutale des prix, qui a eu lieu début janvier 2019, en lien avec le relèvement de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les cigarettes dans le cadre de la Loi de finances 2019, souligne-t-on du côté des opérateurs du tabac.

Concrètement, la hausse des prix a été en moyenne de 6% par paquet pour le premium. Ainsi, dans un marché où 40% des volumes sont vendus au détail, le prix de la tige a augmenté de 25% (2,5 dirhams l’unité contre 2 dirhams avant la hausse des tarifs).

C’est la première fois qu’une augmentation des prix de vente du tabac se traduit par une réduction de la consommation de cigarettes au Maroc. Il y avait eu des augmentations en 2013 et 2015, mais qui n’avaient pas produit le même effet.

Mais au-delà de la baisse de consommation, cela se traduit aussi par deux autres éléments majeurs.

A en croire les opérateurs, le repli des ventes de produits domestiques (-9%) a été récupérée par le marché illicite (contrebande) qui, lui, a connu une hausse de plus de 28%. Les derniers chiffres issus de l’enquête menée par l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) font état d’un taux de pénétration des cigarettes de contrebande de l’ordre de 5.23% en 2019, contre 3.73% en 2018.

Par ailleurs, bien qu’il n’existe pas de statistique à ce sujet, la conversion des fumeurs à des produits alternatifs, principalement la cigarette électronique, devient de plus en plus palpable sur le marché marocain. Cette cadence va s’accélérer davantage durant les années à venir, suite à la réglementation de ce segment.

Globalement, les produits alternatifs contribuent à la réduction du ratio de prévalence de tabagisme. Le Japon en est le meilleur exemple. En effet, selon une étude réalisée en juin 2019 par Tobacco Atlas, le marché de la cigarette conventionnelle au Japon est passé de 89 milliards en janvier 2016 à 64 milliards au 1er août 2018, soit une baisse de 30%, suite la montée en puissance des produits alternatifs.

Par Wadie El Mouden
Le 01/02/2020 à 14h09