Casablanca: le wali active le projet de la future décharge de Médiouna, le processus de préqualification est lancé

Mohamed M'hidia, wali de la région de Casablanca-Settat et gouverneur de la préfecture de Casablanca, et Nabila Rmili, maire de Casablanca.

Bloqué depuis plus de cinq mois suite au véto du ministère de l’Intérieur, le projet du Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets du Grand Casablanca sera finalement réalisé sur le même terrain identifié initialement mais qui avait été écarté pour des considérations urbanistiques. Décidément, l’arrivée du nouveau wali, Mohamed M’hidia, aura suffi pour changer la donne et débloquer ce dossier sensible.

Le 29/11/2023 à 12h09

La mobilisation du nouveau wali de Casablanca-Settat a été payante et a fini par convaincre les réticents du bien-fondé du choix initial de l’emplacement de la future décharge, porté sur un terrain de 260 hectares au niveau de la commune Mejjatia Ouled Taleb, relevant de la province de Médiouna.

Rappelons que le ministère de l’Intérieur, en s’appuyant sur les conclusions d’un rapport établi par la commission chargée de superviser les opérations de cession de biens fonciers appartenant aux communautés soulaliyates, avait émis un avis négatif sur la demande d’acquisition de ce même terrain. Le site ayant été jugé «non conforme» d’un point de vue urbanistique, l’Intérieur avait demandé au conseil de la ville «d’étudier l’opportunité de mobiliser un terrain alternatif».

Aujourd’hui, grâce à l’appui du nouveau wali, le projet du CEV est remis sur les rails suite au lancement, le 24 novembre, de la première phase de préqualification des sociétés éligibles à la procédure d’appel d’offres.

«Lors de son discours à l’occasion de l’installation du nouveau wali, le ministre de l’Intérieur a fixé deux priorités: le CEV et les stations d’épuration des eaux usées (STEP)», affirme Moulay Ahmed Afilal, vice-président du conseil de la ville de Casablanca, ajoutant que la convention relative au projet du CEV, nécessitant un investissement de 1,4 milliard de dirhams, vient d’être signée en présence du wali, du gouverneur de la province de Médiouna, de la maire de Casablanca et du président du conseil régional de Casablanca-Settat. «En l’espace de deux semaines, nous avons pu résoudre les problèmes qui traînent depuis plus de deux ans», se réjouit Moulay Ahmed Afilal.

Un contrat de 20 ans

Le360 a consulté le dossier de préqualification accompagnant le projet du futur CEV. On apprend ainsi que la prestation couvre à la fois la conception, le financement, la réalisation, la gestion, l’exploitation et l’entretien du CEV des déchets ménagers et assimilés, y compris le traitement et l’élimination des lixiviats stockés dans les bassins situés dans les anciennes décharges (décharge publique de Médiouna et décharge contrôlée de Casablanca), et ce, pendant une durée de 20 ans.

Le CEV est destiné à recevoir les déchets ménagers et assimilés de la commune de Casablanca et des communes relevant des provinces de Médiouna et de Nouaceur, soit une moyenne de 6 mille tonnes par jour.

Production des déchets par préfecture/province202320302043Total (t)Moyenne annuelle (t)Moyenne journalière
Casablanca1.195.6211.383.8891.815.70032.360.3171.618.0164.432,92
Nouaceur177.267282.018667.9897.989.338399.4671.094,43
Médiouna81.591129.805307.4573.677.272183.864503,74
Total1.454.4791.795.7122.791.14644.026.9272.201.3466.031

Dans le détail, les prestations couvertes par le service concernent:

1. Le traitement et l’élimination des lixiviats stockés dans les bassins situés dans les anciennes décharges (décharge publique de Médiouna et décharge contrôlée de Casablanca);

2. La mise en place d’un centre de tri semi-mécanique et la mise en place des lignes de tri semi-automatique pour trier les déchets reçus;

3. Les ouvrages et installations de mise en décharge comprenant notamment les casiers nécessaires à l’enfouissement pendant la période d’exploitation, la clôture du centre d’enfouissement et de valorisation et le contrôle automatique de l’accès, y compris les ponts bascules et le système de surveillance, la récupération, le traitement et la valorisation énergétique du biogaz, la collecte et le traitement du lixiviat du CEV et le traitement du lixiviat des anciennes décharges précitées.

4. Les ouvrages et installations de traitement des déchets permettant un taux de valorisation des déchets de 25% au minimum avec production des combustibles solides de récupération (CSR) et d’autres produits valorisables;

5. Les ouvrages et installations de production du compost si c’est intégré comme variante dans l’offre du soumissionnaire;

6. La réalisation d’études topographiques, investigations géotechniques, plans d’exécution et toutes les autres études complémentaires, notamment l’étude relative à la caractérisation des déchets reçus au CEV;

7. La clôture et l’aménagement extérieur de l’ensemble du terrain affecté au CEV;

8. La réalisation des locaux d’exploitation nécessaires;

9. La plantation d’un écran végétal en haie périphérique sur l’ensemble du périmètre du CEV;

10. La mise en place des moyens humains et matériels nécessaires;

11. La gestion, l’entretien, le renouvellement et l’exploitation de l’ensemble des ouvrages, matériels et installations du CEV dans le respect des normes et réglementations en vigueur;

12. Le contrôle et le suivi des impacts environnementaux liés à la réalisation des ouvrages et l’exploitation du CEV de sorte à éliminer toute nuisance éventuelle, notamment les odeurs;

13. La remise au délégant de l’ensemble des données d’exploitation, comptables et financières relatives à l’ensemble des prestations de la gestion déléguée conformément aux exigences du délégant, ainsi que la mise en œuvre d’un système de suivi et contrôle partagé avec le délégant à sa satisfaction et accessible par lui dans ses locaux.

Par Wadie El Mouden
Le 29/11/2023 à 12h09