Carburants: timide baisse des prix à la pompe au Maroc ce 1er mai, malgré un baril de pétrole sous les 60 dollars

Un pompiste remplissant le réservoir d'une voiture dans une station-service. (Photo d'illustration)

Ce jeudi 1er mai, les prix du gazole et de l’essence affichent une légère baisse de 20 centimes, bien en deçà des attentes des consommateurs.

Le 01/05/2025 à 11h25

Les prix à la pompe du gasoil et de l’essence ont connu une légère baisse, effective à partir de ce jeudi 1er mai, limitée à 20 centimes le litre. D’après le relevé effectué ce matin par Le360 au niveau du centre-ville de Casablanca, le gasoil s’affiche à 10,55 dirhams le litre dans les stations-service Afriquia et Vivo Energy (Shell), et à 10,75 dirhams dans les points de vente de Winxo.

S’agissant de l’essence, les distributeurs Afriquia et Vivo Energy (Shell) proposent le litre à 12,63 dirhams, alors que Winxo l’affiche encore à 12,83 dirhams.

Une (trop) légère baisse de prix

Pour nombre d’observateurs, ces tarifs sont loin de refléter la baisse récemment observée sur les cours du pétrole et, partant, sur les prix des carburants à l’international. «Au cours de la deuxième quinzaine du mois d‘avril, le prix moyen du litre de gasoil sur le marché international avoisinait 4,87 dirhams, celui de l’essence se situait autour de 4,63 dirhams», souligne El Houssine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et gaz et membre du Conseil national de la Confédération démocratique du travail (CDT).

«Selon la méthode de calcul qui était en vigueur avant la libéralisation des prix fin 2015, le prix de vente au Maroc devrait être inférieur à 9,09 dirhams pour le gasoil et à 10,59 dirhams pour l’essence», poursuit-il.

Et d’enfoncer le clou: «Tout dépassement de ces niveaux correspond à des profits illégitimes, sans omettre les opportunités considérables offertes par le pétrole russe, dont le prix est souvent inférieur à la moyenne mondiale».

En examinant les marges bénéficiaires des opérateurs pétroliers marocains, El Houssine El Yamani constate que celles-ci dépassent 20% du prix de vente au public, alors que «ce ratio est inférieur à 5% dans la plupart des pays où le marché est soumis à des mécanismes assurant une véritable concurrence entre les opérateurs».

Marges brutes de 15 et 16%

Dans son dernier reporting au titre du quatrième trimestre 2024, en analysant la structure du prix des carburants au Maroc, le Conseil de la concurrence a montré que le coût d’achat représente la plus grande part du prix final des carburants, avec un ratio de 54% pour le gasoil et 46% pour l’essence.

La fiscalité, comprenant la taxe intérieure à la consommation (TIC) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), constitue pour sa part la deuxième composante la plus importante, pesant respectivement 31% et 38% du prix du gasoil et de l’essence.

Enfin, les marges brutes de distribution représentent environ 15% pour le gasoil et 16% pour l’essence. Elles sont partagées entre les sociétés de distribution en gros (entre 11% et 12%), et les détaillants ou gérants des stations-service, qui dégagent une marge brute moyenne de l’ordre de 4 % pour les deux carburants.

Par Ayoub Khattabi
Le 01/05/2025 à 11h25