Banques: les créances en souffrance progressent de 7,2% à 56,3 milliards de dirhams

DR

Les créances en souffrance ont progressé de 7,2% depuis le début de l’année alors que l’encours des crédits bancaires à l’économie a stagné. Cette progression est le fait aussi bien des ménages que des entreprises.

Le 04/10/2015 à 17h56

Malgré la stagnation de l’encours des crédits bancaires à l’économie, les créances en souffrance continuent de croître. A fin d’août 2015, et comparativement à fin décembre 2014, alors que l’encours des crédits bancaires a stagné (-0,04% ou -314 MDH) à 763,08 milliards de dirhams, sous l’effet de la baisse de la demande de crédits de la clientèle (entreprises et particuliers), celui des créances en souffrance a poursuit son trend haussier en augmentant de 7,2% (+3,76 milliards de dirhams) à 56,3 milliards de dirhams.

Du coup, le taux de créance en souffrance (créances en souffrance rapportées à l’encours des crédits bancaires) poursuit sa progression pour s’établir à 7,34%.

Cette situation prouve que si la conjoncture économique globale s’est améliorée, celle-ci reste tout de même encore difficile. Outre le manque de visibilité qui se répercute sur la faiblesse de la demande de crédits émanant des entreprises, les difficultés de trésorerie de celles-ci consécutives aux allongements des délais de paiement, la hausse des impayés des clients, entreprises et particuliers, et la hausse des faillites d’entreprises, notamment au niveau de certains secteurs d’activité (textile, et BTP notamment), contribuent fortement à la hausse des créances en souffrance du secteur bancaire.

Toutefois, force est de noter que malgré la poursuite de la hausse de ces créances en souffrance, leur rythme de progression a ralenti, comparativement à celui enregistré au cours de ces dernières années. Après +9,1% en 2012, celles-ci ont progressé de +25,3% en 2013 et +20,2% en 2014.

Outre la faible progression des nouveaux crédits, la sélectivité accrue du secteur bancaire en matière d’octroi de crédits explique grandement ce ralentissement du rythme de croissance des créances en souffrance.

Par ailleurs, une analyse de la structure de ces créances en souffrance montre que ce ralentissement est le fait aussi bien des entreprises que des ménages. L’encours des impayés des ménages s’est établi à 24,58 milliards de dirhams, en hausse de 7,3% (+1,65 milliard de dirhams) depuis décembre dernier, et celui des entreprises a évolué de 6,96% à 31,32 milliards de dirhams du fait des faillites d’entreprises et des délais de paiement de plus en plus long qui grèvent les trésorerie des entreprises, particulièrement celles qui sont les plus fragiles (TPE et PME).

Par Moussa Diop
Le 04/10/2015 à 17h56